this must be field recording

February 26th, 2012

Barrage de l’usine marémotrice sur la Rance.

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am a material : 66->80

February 22nd, 2012

yes, c’est là : am a material on tumblr
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am a material : 51->65

February 14th, 2012

ouais, ça continue là bas : amamaterial.tumblr.com
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j’ai dansé, 2 fois

February 4th, 2012

Ayant rejoint, sans démarche réfléchie, l’extension dite sauvage (comprendre rurale) du Figure Project, je participe à 4 week ends dans l’année d’ateliers de danse contemporaine. La note d’intention mentionne “une aventure choregraphique à la campagne… ouvert(e) à tous et a(yant) pour ambition d’être à la fois exigeant(e) et jubilatoire”. Chaque week-end, un chorégraphe différent nous initie à ses techniques et réflexions, improvisation, écriture du mouvement, etc. Deux week-ends sont passés, et je veux garder trace de ce qui pour moi est certainement la naissance d’un nouveau paradigme personnel.
J’avais brièvement relaté mon ignorance de la danse en général, naturellement plus portée vers la performance off, mais il s’agissait sans doute d’une méprise catégorisante dont je suis seule responsable. Toujours est-il qu’il ne me serait jamais venu à l’esprit de considérer la danse, fut-elle contemporaine, comme une pratique que je pourrais tenter. Je crois avoir découvert assez tardivement que j’avais un corps, capable (et nécéssitant sans doute) plus que ses fonctions quotidiennes, et c’est, plus tard encore, dans cette lancée, que j’apprends depuis quelques années le Tai Chi Chuan, qui ainsi, constitue de fait, mon premier lexique de mouvements.

. Première fois. Avec Kathleen Reynolds
Kathleen nous a donné quelques mouvements de base, quelques angles de ses procédés de création. J’ai ainsi compris comment l’inspiration pouvait se déployer en mouvement et le mouvement investir et se dessiner dans l’espace. Moi qui avais toujours eu du mal à faire abstraction de la vision du corps pour la vision du mouvement, les éléments de pratique qu’elle nous a transmis m’ont facilité l’accès à ce regard. Puis, le Tai Chi a constitué ma première grille d’interprétation/appropriation, et a permis de viser une sorte d’expression propre, notamment en improvisation. J’ai alors vêcu une expérience extraordinaire.
J’ai découvert que le corps pouvait être pris/surpris dans une intention qui le dépasse, que, dans ma grande candeur, j’oserai nommer artistique, faute de n’avoir pu la décrire autrement, ne relevant pas du commun, du thérapeutique au sens large (sport, réajustement structural, seitai…) ou du sexuel. L’éclosion de ce désir de mouvement a été un moment extraordinaire et inattendu, vertigineux dès la réalisation que cette intention corporelle pouvait, depuis cette origine, être aussi conscientifiée.

poto_200.JPG. Seconde fois. Avec Jonas Chéreau.
Toute autre génération. L’approche m’est pourtant beaucoup plus familière en ce qu’elle fait intervenir des thématiques qui me sont proches. La première chose qui m’est venue dans la juxtaposition des deux week-ends, est que si lors du premier nous avions pu voir comment le mouvement pouvait créer l’espace, c’est le processus mirroir que nous allions expérimenter là : comment l’espace/paysage (imaginé, subit, désiré) créait le mouvement et/ou le corps. Il y avait cette fois-ci, comme une essence naturaliste primordiale pour ensemencer l’expérimentation, celle-ci à même ensuite de se développer qui par hasard ou déterminisme, par collaborations, jusqu’à mes fascinations habituelles pour l’émergence de structures autonomes. Comme si entre les deux danseurs il y avait eu entre temps toute une imprégration scientifique pas forcément consciente (algorithmique, cognitiviste, chaotique, écologique etc.) décalant l’homme de sa toute-puissance créatrice. Nous avons même réalisé en groupe ce qui ressemblait à un automate cellulaire, pétillant de nos humanités.
(et aussi j’ai plié le corps d’une amie selon un paysage comme celui de la photo)

J’ai des frissons rétrospectivement de penser que j’ai pu vivre ça.

am a material : 36->50

February 1st, 2012

c’est là-bas : amamaterial.tumblr.com
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am a material : 21->35

January 22nd, 2012

more and still on amamaterial.tumblr.com
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am a material : 5->20

January 12th, 2012

Pour que mon amamaterial.tumblr.com reste une exploration parallèle plutôt qu’une réele bifurcation, je vais reprendre au fur et à mesure à chaque quinzaine d’élements (est-il utile de préciser que chacun y est cliquable) postés, une copie d’écran. Bizarrement, j’y cause (pas beaucoup) anglais (parce que ça me manque).
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am a material : blog povera

January 9th, 2012

Blog en panne momentanée.
En attendant, j’ouvre un tumblr : am a material : amamaterial.tumblr.com
Surtout pas la poésie du quotidien ! (Fuck, tout sauf ça ! du cochon peut-être mais tout sauf ça !)
Éléments de matérialité, dirons-nous.
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ego in time - space

November 21st, 2011

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Bien-sûr excellent concert de Jérôme Noetinger, endroit chic, audience à l’admiration bien élevée.
Je ne me sens pas l’âme si didactique, et j’ai déjà expliqué ce qui me fascinait dans la musique expérimentale avec suffisament de mots précis :
- l’émergence d’un monde cohérent (un monde de signaux désirants)
- l’agencement du temps (deux temps).
C’est très personnel. Cette création/émergence d’une trame - avant tout temporelle - adresse ce qui doit être ma plus grosse angoisse existentielle :

But I still have to face the hours, don’t I? I mean, the hours after the party, and the hours after that…

Ça c’est l’écrivain qui va se jeter par la fenêtre dans The Hours, que j’ai mal vu sur le coin d’une télé. (non je ne veux pas parler des heures qui suivent un concert, au contraire, je suis souvent dans un état très exaltée s’il était bon… justement, je parle de toutes les autres)

Et aussi il y a ce genre de choses : Time Travel and Modern Physics
Est-ce que sans rire, je peux dire que suffisament nourrie des mystères de l’univers, je n’ai même plus tant besoin de contacts sociaux, alors que depuis relativement récemment, à presque 40 ans, je suis en train d’accepter d’en avoir besoin ? (non, écrire cette phrase me fait quand même rigoler)
Je pense régulièrement au film de Mike Leigh, Naked et à cette tirade de Johnny :

Was I bored? No, I wasn’t fuckin’ bored. I’m never bored. That’s the trouble with everybody - you’re all so bored. You’ve had nature explained to you and you’re bored with it, you’ve had the living body explained to you and you’re bored with it, you’ve had the universe explained to you and you’re bored with it, so now you want cheap thrills and, like, plenty of them, and it doesn’t matter how tawdry or vacuous they are as long as it’s new as long as it’s new as long as it flashes and fuckin’ bleeps in forty fuckin’ different colors. So whatever else you can say about me, I’m not fuckin’ bored.

Je ne suis pas si revendicatrice, ce you s’adresse à moi-même, avant tout. Naked, que, chose très rare, j’avais été voir plusieurs fois au cinéma à sa sortie, fait partie de ces films qui m’ont été si importants que je n’ose pas les revoir de peur de me trouver rétrospectivement insupportable.

vrac sur la topologie issue des structures linéaires de Tim Maudlin

November 8th, 2011

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(via anniceris)
en attendant d’avoir le papier en question (celui-là si un hasardeux lecteur a l’accès académique adéquat… got it ! ), la vidéo de Tim Maudlin à propos de la topologie de structures linéaires qu’il propose comme fondation au concept d’espace temps relativiste (ce qui me reste à comprendre).
(à lire : time travel and modern physics par Frank Arntzenius et Tim Maudlin, Stanford Encyclopedia of Philosophy)

j’ai pompé quelques unes de ses slides ici pour essayer d’y réfléchir :

Axioms

A linear structure is set S together with \Lambda a set of subsets of S called the “lines” of S that satisfy
- LS1 minimality axiom : each “line” contains at least two points
- LS2 segment axiom : every “line” \lambda admits of a linear order among its points such that a subset of \lambda is itself a “line” if and only if it is an interval of that linear order
- LS3 point splicing axiom : if \lambda and \mu are “lines” that have in common only a single point p that is an endpoint of both, then \lambda \union \mu is a line provided that no lines inthe set (\lambda \union \mu) - p have a point in \lmabda and a point in \mu
- LS4 completion axiom : any linearly ordered set \sigma such that all and only the closed intervals in the order are “closed lines” is a line

Non uniqueness of order

according to the first set og axioms, every line can be represented by a linear order among its point. NBut evidently ther are two such linear orders that will do the job, one the inverse of the other. Each will imply the same intervals and do the same structure of “segments” ( a “segment of a “line” \lmabda is a subset of \lambda that is a “line”)

Neighborhoods
a set \Sigma is a “neighborhood” of a point p iff every “line” with p as an endpoint has a “segment” with p as an “endpoint” in \sigma

Open Sets
- a set \Sigma in a Linear Structure is an “open set” iff it is a “neighborhood” of all of its members.
(la différence avec la topologie standard, est qu’alors, le voisinage est défini comme un ouvert contenant le point : c’est ça en fait qui m’interpelle. ça semble en effet tellement plus intéressant d’adopter la démarche inverse)

Thm
The collection of “open sets” in a Linear Structure satisfies the aims of standard topology : the “open sets” are open sets !

–>> Directed Linear Structures
–> all and only directed intervals in a linear order are “segments” of a “line”etc..
-> splicing axiom ; final point and initial point

-> def outward neigborhood, outward open sets

—> de tout ça il déduit que c’est la topologie adaptée à l’espace-temps relativiste (lorentzian pseudo-metrique) maximal set of event forms such a set to intuitively form a line

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PAK, virtuoses intuitifs (home version)

October 26th, 2011

Tout à fait emballée par le concert de PAK, je me suis même fendue d’une longue revue sur alter1fo.
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C’est aussi la fin du mystère qui m’étreignait depuis 13 ans : ces marins polonais de mauvais poil (voir ici) devaient être Ron Anderson accompagnant Guapo, sur la tournée RonRuins. Et… Ron Anderson est une perle, hyper souriant, très senseï dans le sens, musicien ayant acquis une grande sagesse du fait de s’être dédié, consacré depuis si longtemps à sa pratique, avec un coeur pur. Oui, rien que ça.

________________
(j’ajoute mon texte paru sur Alter1fo, en tant que sauvegarde d’archive)
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Retour sur le concert de YOLK et PAK le 24 octobre à la Bascule.

Il faut d’abord affirmer que la prestation de YOLK en première partie a été absolument remarquable et nous vous engageons à aller urgemment les écouter : www.myspace.com/yolk2006.

Puis il y eut PAK.

Avant-punk-jazz-prog-rock… whatever… PAK ce sont des musiciens qui performent et donnent vie à une musique virtuose, intuitive et intense.

Ron Anderson fait de la musique de manière professionnelle depuis plus de 30 ans. Multi-instrumentiste, c’est à la guitare qu’il s’est longtemps produit, il se dédie à la basse dernièrement. Compositeur acclamé, The Molecules est son projet de plus longue haleine, certains se souviennent peut-être de sa collaboration avec les japonais de Ruins, tandis que PAK tourne (généralement en trio, ici en duo) depuis 2003. Ce soir-là, il démontre, toujours très souriant, qu’une si passionnante carrière sur le papier ou gravée sur disques, se traduit aussi de manière vivante par une excellence d’exécution qui ne serait rien si elle n’était vécue en direct avec autant d’intensité. De même, Keith Abrams à la batterie, est extraordinaire, vibrionnant et absolument là, présent dans l’instant.

Pour chacun d’eux, c’est un agencement machinique homme-instrument, pétillant d’intuition, issu de leur indéniable virtuosité, qui prend place devant nos yeux. En outre, une telle performance scénique offre aussi à vivre le devenir-musique de l’ensemble, cela inclut forcément les musiciens et leurs expériences propres, mais s’étend plus largement, jusqu’à englober l’audience et le lieu.

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Ils maintiennent une structure musicale composée, hyper complexe, faite d’enchainements saccadés, retournements de mesure à vitesse axonale, qui, loin de décourager, porte le public, plus haut, plus vite, plus loin, plus fort. C’est une transe libre sur le canevas d’une multitude de propositions, qui permet de piocher dans des citations musicales acquises pour aussitôt les libérer.

Une grande sérénité, absolument pas donnée a priori, ne serait-ce qu’en raison du niveau sonore, se dégage de tout cela. Il faut alors dire le grand bonheur de partager, spectateur, auditeur coi, une telle énergie concentrée et contagieuse.

Le disque de Ron Anderson : Secret Curve paru dans la composer serie de Tzadik, le label de John Zorn, est magnifique, indispensable. À noter sur cet enregistrement, le trio habituel de PAK (basse-batterie-trompette) s’enrichit de belles collaborations (piano, violon, cuivres, et dispositifs électroniques de Jérôme Noetinger, duquel nous avions relaté la superbe prestation avec Lionel Palun, il y a quelques mois de cela).

www.ronanderson-molecules.com

putain, Lydia Lunch m’a fait la bise

October 10th, 2011

ouais.
Et je vais mettre un bail à m’en remettre. Bon, ce n’est pas parce qu’en me voyant elle s’est souvenue de moi époque Pezner et qu’elle m’avait cherchée partout depuis 12 ans. Parce que j’avais un bouquin à lui faire signer : Adulterers Anonymous, co-écrit avec Exene Cervenka, un de mes petits trésors, trouvé en occasion à Tel Aviv. Ce livre est devenu une rareté et elle était très contente de le voir. C’est de plus, chose amusante, le bouquin dans lequel je planquais nos liquidités (pas la peine de venir cambrioler, y en a plus), et notamment les 1100 $ de caution de notre dernier appartement Tel Avivi, récupérés in extremis quelques heures avant de prendre l’avion du retour, et joyeusement dépensés 6 ans plus tard pour ce voyage là.
Trève. La soirée du 7 octobre aux Ateliers du Vent restera en tous cas longtemps dans ma mémoire. J’y ai même filmé quelques secondes, avec, comme d’habitude, le même gag technique au début (I’m a loser baby). Here she comes :

(pour voir mon compte-rendu officiel, c’est là : sur alter1fo Lydia Lunch : libido existentielle et féminisme porno punk transgénérationnel - non je n’ai pas cherché à faire le titre le plus naze-mais-acceptable)

I ♥ LaTeX ( & Nick Cave) - pdflatex, Type 1 fonts & Computer Modern

October 5th, 2011

Seconde maquette complète pour moi, et bien entendu sous LaTeX. Pas mal de petites choses apprises, la principale étant l’utilisation de pdflatex, parce que le postscript commence apparement à devenir obsolète ma bonn’dame auprès des imprimeurs. Rien à signaler à ce propos, tout a marché comme sur des roulettes, sauf ce truc qui m’a pris des plombes à détordre : il n’existe pas de jeu de caractères français en Computer Modern qui soit de Type 1 Computer Modern ce serait presque une raison en soi d’utiliser LaTeX tellement je les trouve élégants. (Je pense malgré tout que laissé en Type 3 ça n’aurait pas posé de problème à l’impression, mais ça n’avait pas l’air de plaire à l’imprimeur…). Bref, donc pour remédier à cela, il faut soit installer Computer Modern Super (pas encore fait pas le temps), soit utiliser Latin Modern (\usepackage{lmodern} ), ce qui fut fait et beau.

J’ai aussi appris à utiliser \tolerance pour remédier aux trop nombreuses overfull lines.

Repris la macro pour des jolis siècles : \def\siecle#1{\textsc{\romannumeral #1}\textsuperscript{e}~siècle} , \def\siec#1{\textsc{\romannumeral #1}\textsuperscript{e}}

Fait des réglages fins de fancyheader
\renewcommand{\headrulewidth}{0.0pt}
\addtolength{\headheight}{7pt}
\addtolength{\headsep}{-5pt}
\cfoot{\footnotesize\thepage}
\addtolength{\footskip}{-10pt} %remonter le numéro de page

rueff_bw_200.jpg Pour la couv, j’ai presque eu un instant l’illusion de préparer une pochette de Tzadik puisqu’il a été question d’utiliser un dessin de Jacob de Rueff. Finalement, devant la pression populaire, nous avons pris De Vinci qui est quand même très chouette. J’ai aussi à l’occasion reçu un excellent conseil pro : une couverture se travaille à plat. En tous cas, j’espère pouvoir utiliser un jour ces illustrations, le livre numérisé se trouve là : De conceptu et generatione hominis. Christophorus Froschoverus excudebat (1554)

Autre ressource que je compte bien utiliser un jour : DEVISES ET EMBLEMES ANCIENNES & MODERNES, TIREES DE PLUS CELEBRES AUTEURS (1699), LA FEUILLE, DANIEL DE, 1640-1709 .

Et enfin, pendant tout ce temps, j’ai fait une crise de Nick Cave. La dernière remonte à quasi 2 ans si j’en crois la playlist où je raconte d’ailleurs qu’il est l’un des rares (le seul ?) que j’écoute avec autant de passion depuis plus de 20 ans. Même pour les disques (des 15 dernières années ?) dont le son ne m’inspire pas vraiment, je suis au bout de quelques écoutes complètement intoxiquée de sa voix, de son phrasé, de ses textes… ça méritait bien une sleeveface.
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Ça doit être l’époque qui donne envie de se recentrer sur ses fondamentaux, d’ailleurs vendredi, j’vais voir Lydia Lunch. (annoncé sur là sur alter1fo)

des tentes, une expérience de la démocratie

September 20th, 2011

telaviv-010.jpg Une chose qui m’avait toujours beaucoup surprise en Israël, c’était l’étendue de la capacité d’expression personnelle des gens. Afficher son opinion en banderole sur son balcon (sur l’image à coté, c’était en 2000, à propos du Golan, au moment du retrait final du Sud Liban), en sticker plus ou moins gros sur sa voiture, voire, et je trouvais ça aussi comique qu’étonnant, seul avec un panneau au niveau d’un feu rouge. Parallèllement à cela, j’ai souvent assisté à des discussions animées mais respectueuses entre personnes d’avis totalement opposés, très étonnant.
Et là, depuis quelques mois, c’est comme si le pays découvrait l’expression de masse. L’historique du mouvement pour “plus de justice sociale” tel qu’il m’a été décrit est le suivant. Tout d’abord les médecins se sont mis en grève pour protester contre la faiblesse des moyens mis à disposition des hopitaux publics et la privatisation conséquente du secteur médical. Puis il y a eu l’affaire du cottage cheese. Ça prête à sourire, c’est l’histoire du prix du cottage cheese (si on me demande mon avis, je ne trouve quand même pas ça mortel comme fromage) qui s’envolait. Sur Facebook, ordre fut donné de ne plus en acheter jusqu’à ce que le prix ait baissé.. ce qui fut fait. Il faut dire que la majeure partie de la production de produits laitiers du pays, c’est Tnuva qui s’en occuppe, une énorme coopérative dont la situation de monopole permet plus ou moins à l’état de contrôler les prix (jusqu’à évoquer la solution d’acheter du lait chinois…). Joies des réseaux sociaux, le petit déjeuner retrouvait son cottage cheese. Et enfin, le coup des tentes. Un beau jour, une étudiante qui en avait assez de voir le loyer de son appartement arbitrairement augmenter, a décidé d’aller planter sa tente au milieu du boulevard Rotchild, une grosse artère centrale avec un grand terre-plein en son milieu. Joie des réseaux sociaux à nouveau, des dizaines d’autres tentes vinrent lui tenir compagnie, jusqu’à envahir toute l’avenue, et disséminer l’initiative ailleurs dans le pays (nous en avons vues dans toutes les villes que nous avons traversées, y compris les plus petites). C’est donc le mouvement pour plus de “justice sociale”.

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Yes We Camp!

Manifestations géantes à Tel Aviv : 300 000 personnes alors que la protestation gauchiste de base n’en rameutait jamais plus de quelques milliers. Des manifestations qui rassemblent toutes les couches de la population, y compris des arabes israéliens, à l’exclusion des colons et des religieux.
Il s’agit de retrouver un semblant de contrôle sur sa vie quotidienne. Non ce n’est pas encore la paix, mais c’est une brèche d’expression collective qui engouffre tout, une véritable expérience de démocratie qui permet à tous de s’exprimer de front, depuis leurs revendications spécifiques, au sein d’un mouvement global. Tous, sauf les colons et les religieux. Justement. Voilà, j’aime y espérer le début d’un mouvement populaire général vers la paix justement.
Et 30 000 personnes à Jérusalem ! Qui eût cru qu’il y avait 30 000 non religieux à Jerusalem ? C’est la réaction ravie que j’ai le plus entendue.

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We may be poor but we have the music.

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A country of all its citizens

L’atmosphère au milieu des tentes est très tel-avivi, c’est à dire, très cool, (”on prie à Jérusalem, on travaille à Haïfa et on s’amuse à Tel Aviv”), un genre de Goa in situ. Pas grand’monde le jour, il faut bien travailler ! (et le taux de chomage est ridiculement bas), de toutes façons il fait trop chaud. À la nuit tombée, tout s’anime, et pas seulement des potes rassemblés pour fumer un joint après le boulot, mais beaucoup de sérieux, de débats organisés, retransmis sur écrans, enregistrés, ou simplement autour d’une table, encadrés. Oui c’est surtout ça, j’ai été très impressionnée du sérieux finalement, rien à voir avec une blague potache qui aurait pris une ampleur démesurée, chaque groupe revendique clairement son identité, sans violence et de manière réfléchie, constructive, depuis les militants vegans à Peace Now, cote à cote.
Sababylon comme je l’ai vu écrit sur une banderole, contraction de סבבה = sababa = trop cool et Babylon.

Bien-sûr vu de France, le conflit israelo palestinien occulte tout, mais il s’agit avant tout d’hommes et de femmes, de familles au travers d’une histoire hyper-complexe, qui n’ont d’autre ambition que de vivre leur vie, en paix avec leurs voisins.

À quelques jours du 23 septembre, je ne peux qu’espérer.

“un feu d’artifice en pause”

September 4th, 2011

nuit sans lune dans le Makhtesh Ramon C’est donc le désormais célèbre mot du Wisigoth, devant le ciel nocturne, depuis le coeur du Makhtesh Ramon dans le désert du Negev. Voilà, ça ressemblait à peu près à ça, là sur la gauche. Cliquez sur l’image pour avoir les explications, la version full-size ainsi que d’autres panoramiques (de jour) époustouflants réalisés par jd.