Archive for January, 2010

Industry de Michael Gordon

Wednesday, January 27th, 2010

On peut écouter ce morceau mais ce serait dommage de se contenter du streaming. La version que j’ai vient du disque Bang on a Can Classics qui est une anthologie de l’ensemble Bang on a Can.ca21010.jpg Ce disque présente des oeuvres des années 90 et c’est une collection très cohérente et incroyablement stimulante.
Industry, le dernier morceau du disque est absolument saisissant, physiquement saisissant (je viens d’exploser mon quota d’adjectifs en ant et d’adverbes en ent). Dix minutes de violoncelle électrifié comme une voix impérieuse, dévastatrice et fascinante (boum). Je me contente de traduire ce que son compositeur Michael Gordon a écrit à ce propos.

Après la révolution russe, il y a eu une période pendant laquelle les compositeurs russes ont essayé de faire des morceaux qui sonnaient comme des bruits d’usines. Quand j’ai écrit Industry en 1993, je pensais à la révolution industrielle, à la technologie, et comment les instruments sont des outils et de quelle manière l’industrialisation nous a rampé dessus et est soudainement devenue écrasante. J’ai eu cette vision d’un violoncelle d’acier de cent pieds de haut, suspendu dans le ciel, un violoncelle de la taille d’un terrain de football et dans ce morceau, le violoncelle devient un son extrèmement distordu. Je l’ai écrit spécifiquement pour Maya et c’était un processus incroyable. Je lui faxais la musique et elle me la jouait au téléphone. On a fait ça peut-être dix fois, à essayer des trucs. Elle passait son temps à m’expliquer le violoncelle tandis que je lui faisais jouer des choses vraiment sombres et ardues. C’est un euphémisme de dire que ce morceau est difficile à jouer.

Pas grand chose à voir, mais je viens de regarder ce portrait d’Éliane Radigue.

Foucault (+5) Le gouvernement de soi et des autres - Le sujet dispersé

Saturday, January 23rd, 2010

(suite de mes petits résumés de L’humanisme de Michel Foucault par Didier Ottaviani & Isabelle Boinot)
Si le cogito cartésien reposait sur l’expérience de la conscience de soi, l’évidence de celle-ci s’est évaporée dans les théories psychanalytiques. Il s’agit d’élargir la notion de sujet pour inclure l’expérience de la folie mais aussi de renoncer à croire que le discours est l’expression d’un “sujet connaissant qui pense et qui le dit”. Le nouveau roman (Blanchot, Sarraute) se fait le vecteur de ces interrogations, et avant lui Artaud, Sade, présentent un sujet éclaté « incapable de procéder à une réappropriation de soi et se découvrant sous l’emprise de cette “pensée du dehors”».
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Dans ceci, le rôle des sociétés disciplinaires est de produire les énoncés qui vont constituer des sujets normaux, “assujettir les individus”.