Archive for the 'biscuiterie' Category

Joe

Sunday, May 23rd, 2010

L’actualité cannoise (je veux dire la palme d’or 2010) me permet de réchauffer une vieillerie de plus, millésime 2005. On peut lire (je ne sais pas pour combien de temps encore), la critique du film Uncle Boonmee d’Apichatpong Weerasethakul, Joe pour faire court, et je me dis qu’Azoury pourrait constituer ma dernière raison d’acheter Libé.
Bon sinon, mon petit truc à moi, ça s’appelle Jungle Her ou pourquoi j’ai demandé à mon frère de m’offrir un dvd d’Apichatpong Weerasethakul pour Noël. Cliquer sur l’image ci-dessous, puis cliquer sur jungle, puis sur les images pour passer à la suivante. J’en avais fait une espèce d’impression petit format sur papier semi-cartonné pour mon frère, et ça reflète l’enthousiasme néo-rural néo-robinsonien cotentinois de 6 mois. Not a big deal anyway.
joe.jpg

Jason Kahn, Timelines

Friday, May 14th, 2010

Nous avons vu Jason Kahn deux fois en tant que percussionniste dans le duo Repeat qu’il formait avec Toshimaru Nakamura au no-input mixing board à l’époque Pezner, en 98/99. C’est certainement un de mes plus beaux souvenirs musicaux.
Tombée il y a quelques jours sur cet enregistrement d’une de ses productions en libre accès : Jason Kahn - timelines_ny , et la partition, qui vaut le coup d’oeil, presque trop belle pour ne pas se poser la question du foutage de gueule. Mais non, vraiment pas. Le résultat relève de l’improvisation sous contrainte pour un groupe qu’il mixe en direct (pour ce concert : guitar, electronics + cracked everyday electronics + ipod’s, electronics + contrabass + percussion), c’est très délicat et très puissant à la fois.
Voilà ce qu’il dit de son travail de composition par ce type de partition, dont on peut voir d’autres exemples sur son site web :

Mes travaux graphiques de ce genre ne sont (donc) pas interchangeables, ils sont conçus dans le contexte d’une instrumentation particulière et encore plus important, pour les personnalités des musiciens qui, à l’origine, y participent. En ce sens, je considère ces travaux comme étant plus qu’un regroupement d’instruments, mais comme des situations sociales qui convoient en même temps une dynamique de groupe particulière suivant les paramètres d’une partition graphique.
Les musiciens sont libres d’interpréter les partitions comme ils le désirent. Je leur demande simplement d’adhérer à la portée dynamique indiquée et aux repères temporels pour savoir quand commencer ou arrêter de jouer.
La durée de “Timelines_NY” sert à inscrire ces travaux plus vers une idée d’environnement plutôt que de performance. Je voudrais que les joueurs aussi bien que le public, accèdent à un endroit où l’idée du temps qui passe est reléguée en arrière-plan, où l’attention se concentre sur le son, sur un continuum sans début ni fin.

Et justement, lors des concerts de Repeat au Pezner, c’est exactement ces sensations/idées qui m’avaient envahie et vraiment donné l’impression de vivre un moment exceptionnel. Dans ce post-là, voilà les mots qui m’étaient venus à leur sujet : “… ils ont réussi à emplir la salle de lignes, de figures d’intensités incroyablement belles, sur un maillage rythmique parfois mouvant, parfois stable, jamais hostile, la matière éléctrique/organique qui filait dessus et au travers.”
J’adore faire des auto-citations.
Une lomo d’eux :
repeat_450.png

un golem musical

Friday, May 7th, 2010

Parmi nos tentatives presqu’abouties-mais-pas-tout-à-fait d’écriture de softs musicaux, il y en a une qui aurait dû s’appeler quelque chose comme “genetic ambianthizer”. L’idée de départ était le fruit direct du désir de mêler la création informatique-musicale avec les algorithmes génétiques sur lesquels je venais un peu de travailler, plus précisément, sur des algorithmes de vie artificielle.
L’idée de la vie artificielle est très simple : à partir d’une population dont les individus sont décrits par leur génotype, créer de nouvelles générations en recombinant les génotypes suivant un système de réplication + mutation, un individu ayant de meilleures chances de se reproduire selon son taux d’adéquation à son milieu (la “fitness”). L’efficacité (et la beauté) de ces algorithmes réside dans le fait de réussir à créer de la complexité et faire “émerger” de la nouveauté à partir de ces règles ultra-simples. Hasard et nécéssité, c’est la vie.

“genetic ambianthizer” au départ s’appellait “genrythm” car nous voulions travailler avec des patterns rythmiques. Résultat assez sympa, dépendant surtout de la qualité musicale des fonctions de fitness que nous essayions de définir (tout l’intérêt et la difficulté de la chose), mais ça groovait pas mal, surtout avec des sons de tablâs — l’hypnôse auditive semble toujours très accessible quand on déverse des tablâs en continu.
Ensuite, à la place de sons type boîte à rythme, j’ai voulu injecter des samples “environnementaux”. À tout hasard ce que j’avais sous la main dans notre robinsonnerie cotentine, bruits de ports, de mer, de pas, etc. En dépit de la qualité déplorable de mes acquisitions sonores (pas de sous, pas de matos même minimal, tout très compliqué) et de leur évantail très réduit, je me souviens de quelque chose de plutôt intéressant… et décourageant. Un vrai golem musical… à quoi bon alors …. à quoi bon créer/écouter de la musique quand on entend cela (et qu’on trouve ça bien) ?
De toutes façons, je code(ais) comme une gougnafière, (contrairement à monsieur qui fait du bon code tout dur), tout ça reste atrocement buggué, et n’a pas une chance de compiler, sauf à s’y remettre sérieusement.
Mais en ce moment, alors que je me concentre (vois/écoute) plus précisément sur les musiques expérimentales, je me dis que mon golem était quand même pas mal, et surtout maintenant que je ressens, en plus, le besoin, la nécéssité du geste. C’est là sans doute que le désir renaît.

(obscur : performativité est un mot qui me poursuit depuis plusieurs mois, depuis la performativité du genre – un jour j’arriverai à lire Judith Butler pour de vrai — , à celle de la maternité — idées glanées au cours de l’édition exténuante mais passionnante de ce livre qui part lundi à l’imprimeur ! fingers crossed — , et enfin plein d’une évidente ampleur pour ce qui est du champ musical)

Bon alors, et après ? Ben après ça va finir par être maintenant.

bruit

Thursday, April 1st, 2010

Bascule pour Le Dépeupleur (= Zbigniew Karkowski et Kasper T. Toeplitz, concert organisé par Larsen Commercial, qui a un sacré blogroll à défaut d’alimenter son propre fil, une playlist des dj sets peut-être ? — je regrette d’être partie trop vite) .
Je n’en ai pas pensé grand’chose à part que je suis un peu restée sur ma faim et que j’aime toujours le bruit*. J’aime le bruit avec une naïveté puérile parce que la saturation sensorielle permet d’accéder à d’autres degrés de perception. Aux musiciens d’habilement peupler ce bruit, agencer les intensités et en faire un nouveau monde (ce à quoi parvient plutôt bien le Dépleupleur justement), à moi de l’explorer ou d’en profiter pour agrandir le mien.
sensorband2.pngsensorband3.pngBiscuits de la période PezNer (voir ce post-là) : quelques lomos forcément floues de Sensorband auquel participait Karkowski et sur mon petit pli de la vague de l’époque, une interview de Tetsuo Furudate himself, le roi des flapping pants.
sensorband1.gif
* je me sens tout de même à la relecture, obligée de préciser qu’en général, dans la vie quotidienne, je supporte ça très mal, le bruit, et que c’est peut-être la première raison de mon enchantement néo-rural-de-quasi-6-ans.

et vrouc

Monday, June 15th, 2009

- par un enchainement qui n’amusera personne et qui commence dans la salle d’attente du dentiste, je me vautre avec délectation dans mon premier livre de fiction depuis un bail: Habitus, de James Flint. [ bon allez, si, voilà, je vais quand même l’écrire, il y a une douzaine d’années, j’avais un tout petit site mignon : le pli de la vague, pas beaucoup de contenu, mais certaines choses vraiment bonnes comme le texte de Monsieur O. sur Deleuze Guattari et l’underground, et un article sur la musique électronique japonaise avec une interview de Tetsuo Furudate par Jerome Schmidt et un complice. Or j’ai découvert en ouvrant un nouvel obs dans la salle d’attente du dentiste, que J. Schmidt (qui par ailleurs a fait plein de trucs très interessants) est aussi à la base d’une maison d’édition : Inculte - quel concentré de futurs éditeurs dans ce petit espace! okok je ne suis pas tout à fait dans la même cour -, au comité éditorial très chic, dont un nom que je connaissais un peu: Claro, le travail duquel j’avais beaucoup apprécié pour La maison des Feuilles, de Mark Z. Danielewski. Il y a avait un forum plutot sympa à propos de ce bouquin-là, modéré/animé par Claro himself pour le versant francophone, qui avait un peu parlé de ses autres traducs, dont James Flint. J’avais alors acheté Habitus, et aussi tenté ma chance sur Pynchon. Mais pas encore eu la bonne dose de courage/concentration pour m’y plonger. Quelques années plus tard, envie de retenter le coup d’un bon gros roman, ben je ne suis pas déçue ! ] [ Est-ce l’âge ou ma sous-culture est vraiment en train de devenir dominante ?]

- avons attéri un peu par hasard là: campagn’art 4 organisé par l’association on lâche rien sauf les chiens, le week end dernier.. ostrogoth bondissant de joie et de liberté, wisigoth qui s’est lié d’amitié avec un renard empaillé placé dans un bosquet, et a terminé en meitai dans mon dos pour écouter Betty Ford Clinic tout à fait sympathiques. Le plus drôle est qu’il n’était pas le seul petit drôle en porté bébé… [Est-ce l’âge ou … ? ]

- végétation partout d’une incroyable luxuriance, avec le vent fort des derniers temps pourris, toutes ces masses soudains mobiles, de la gravité dans le printemps. [version haiku : vent fort au printemps / luxuriance en mouvements / soudaine gravité ] . quelques éléments de la faune locale sur le flickr de monhomme.

- aperçu d’un certain genre paradis http://456.im/wp/about/ [ si quelqu’un a envie de lancer ça avec en plus un espace dédié aux enfants, je m’associerai avec joie, on peut même faire ça chez moi ]

 

- les deleuzeguattarivitesseinfinie et nietzscheléveillé sortent ces jours-ci au sens figuré, et il faudrait vraiment que je termine mes petits résumés du Foucault avant de m’y plonger, parce qu’en plus les juicy bits sont vraiment les prochains, ceux qui m’ont donné l’urgence d’en conserver des traces ici.

- bref, pas grand-chose, juste histoire de ne pas abandonner ce blog.

dédra

Sunday, April 26th, 2009

dans le désert, tôt,
soleil blanc chauffe l’air subtil
et je suis un monde.

(en réponse au post de Gaël, je me cantonne aux formes courtes. Dédicace idoine, timide politesse.)
pour illustrer, réchauffé de ça, et pour l’occasion j’ouvre un rayon biscuiterie. Play forward and backward.