Archive for the 'Foucault' Category

Foucault (+5) Le gouvernement de soi et des autres - Le sujet dispersé

Saturday, January 23rd, 2010

(suite de mes petits résumés de L’humanisme de Michel Foucault par Didier Ottaviani & Isabelle Boinot)
Si le cogito cartésien reposait sur l’expérience de la conscience de soi, l’évidence de celle-ci s’est évaporée dans les théories psychanalytiques. Il s’agit d’élargir la notion de sujet pour inclure l’expérience de la folie mais aussi de renoncer à croire que le discours est l’expression d’un “sujet connaissant qui pense et qui le dit”. Le nouveau roman (Blanchot, Sarraute) se fait le vecteur de ces interrogations, et avant lui Artaud, Sade, présentent un sujet éclaté « incapable de procéder à une réappropriation de soi et se découvrant sous l’emprise de cette “pensée du dehors”».
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Dans ceci, le rôle des sociétés disciplinaires est de produire les énoncés qui vont constituer des sujets normaux, “assujettir les individus”.

Foucault (+4) - Les sociétés disciplinaires - La bio-politique

Wednesday, April 29th, 2009

je passe le chapître sur la police, trop déprimant
L’anatomo-politique qui produit les corps dociles, s’articule autour de la bio-politique, dans le sens où le “pouvoir-savoir est un agent de transformation de la vie humaine”.
kabuk.jpg Le pouvoir gère dorénavant l’espèce et non l’individu, avec en dérive finale, le génocide, “rêve des pouvoirs modernes” comme arme de prédilection, le racisme en tant que fonction de mort.
Par la suite, dans le contexte d’un capitalisme qui effectue la transition d’un capitalisme d’accumulation centré sur la production à l’économie néolibérale basée sur la circulation des flux, la rigidité de la société disciplinaire s’avère inefficace. Les formes de contrôle se complexifient (”crise des disciplines”) : “les individus ne sont pas disciplinés, ils sont virtuellement contrôlables”.
Cette mutation du pouvoir et de la société disciplinaire va donner lieu à de nouveaux concepts: la notion de gouvernementalité va remplacer celle de bio-pouvoir.

Foucault (+3) - Les sociétés disciplinaires - la normalisation ;

Tuesday, April 7th, 2009

poulpe.jpgLa normalisation consiste tout d’abord en l’établissement d’un modèle optimal (vis à vis du but productif de l’instance qui exerce le pouvoir). Elle sera essentiellement un facteur d’homogénéïsation destiné à faciliter le traitement d’une multitude d’individus, chacun étant subjectivé par le calcul de son rapport à la norme. Un système de micro-pénalités, chatiments et récompenses, est mis en place. Le jugement est alors porté sur l’individu bon ou mauvais et non sur son travail: la déviance à la norme devient un critère moral. Une lourde tâche d’archivage documentaire est nécéssaire pour instaurer un climat d’évaluation permanente, d’examen généralisé. (cette surveillance globale constituant le terreau des sciences humaines!!). Enfin, la normalisation permet la hiérarchisation de la société, et donc son rangement. Plus que sur l’enquête, le système repose sur l’aveu, c’est à dire, à la fois “la reconnaissance de l’action commise ; l’obligation de connaitre nous-même notre vérité, de la montrer et de la reconnaitre comme véridique“.

Foucault (+2) - les sociétés disciplinaires - le panoptique ; anatomo-politique : les corps dociles ;

Saturday, April 4th, 2009

benthams-panopticon.jpgLe panoptique est un modèle d’organisation des corps dans l’espace qui permet que chaque individu soit possiblement visible en permanence par l’instance qui exerce le pouvoir.
L’individu, dans l’impossibilité de déterminer s’il est ou non surveillé, adoptera de lui-même un comportement normal (normé). On évite ainsi les punitions corporelles nuisibles à la production.

La discipline est donc un “art de distribution des corps dans l’espace” et le temps. Elle établit un enchaînement de lieux ouverts/fermés (par exemple école-armée-usine) et organise un découpage temporel fin, pour pouvoir concentrer les capacités productives des (corps des) individus et par suite optimiser leur rendement.

Foucault (+1) - Les sociétés disciplinaires - le pouvoir ;

Friday, April 3rd, 2009

Bon je tente de reprendre petit joueur, “pas des idées justes, juste une idée” qu’ils (DG) disaient.
disclame-je: ce n’est qu’un petit bout de résumé du résumé “l’humanisme de Michel Foucault” de Didier Ottaviani & Isabelle Boinot, avec pour seule ambition de garder le fil des idées.
(je ne parlerai pas du tout de ce qui a traît à la notion d’archive, j’ai besoin de plus de perspective sur ce thème, j’attaque donc par la seconde partie)

Le pouvoir, selon Foucault, se comprend par analogie à la notion physique de force, comme un ensemble de reseaux de rapports de force. “Tout est pouvoir”.
Le pouvoir s’intègre au sein d’énoncés qui sont le produit d’un savoir sans lequel il ne peut acquérir de forme.
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L’état doit alors organiser la société pour faciliter la production (de richesse en l’occurrence pour l’état moderne). Cela se fait par le biais de disciplines: “Ces disciplines ne sont pas destinées à sanctionner les comportements déviants, mais à inciter les individus à les rejeter par une organisation et une orientation de leur pratique sociale.”

Je suis sensible à l’aspect relationnel de cette approche du pouvoir, dans un monde où les objets deviennent de plus en plus flous. D’autre part, ce cadre énonciatif ouvre donc une voie d’intervention sur deux niveaux: dynamique des pouvoirs et modelage des instances connectées.

Foucault, degré (-1) , Deleuze Guattari, degré 0.

Saturday, January 10th, 2009

Je m’interroge sur la validité d’une proposition philosophique.
Je veux dire, là (dans “l’humanisme de Michel Foucault” par Didier Ottaviani illustré par Isabelle Boisnot) je m’inspire du résumé d’une pensée sur 20 ans d’exercice de la philosophie. Je me dis c’est merveilleux de voir cet enchaînement, cette logique à l’oeuvre qui crée véritablement un programme comme résolution d’un problème de positionnement personnel (vis à vis de l’ensemble de la société dans laquelle on est immergé, au global, ainsi qu’au sein de micro-sociétés familiales, amicales, associatives.. ). En ce qui me concerne, il me régénère, pour de vrai.

J’ai beaucoup de mal à sortir du cadre logico-déductif de ma précédente vie mathématique (qui me manque). Je dois m’y résoudre, je ne peux pas l’appliquer tel quel sur le texte philosophique, mais cette prise de conscience est loin d’être évidente. Puis-je accepter de sortir de la rigueur intellectuelle mathématique sans me sentir menacée? Est-ce que c’est un problème personnel ou un problème de philosophe?
Surtout pour ce texte de D. Ottaviani, auquel je délègue ma compréhension/interprétation de Foucault. Ca me donne l’impression honteuse de lire des maths sans les démonstrations.

Hier j’avais écrit un paragraphe tout à fait naïf de tentative de mise en parallèle de la pensée mathématique et de la pensée philosophique. Je me heurtais à un obstacle qui était de sortir de la logique pure, de trouver les axiomes de la philosophie. Vieux démons de l’incertitude.
Je me souviens avec acuité, de la difficulté que j’ai ressentie de longues années, à ne pas savoir où me poser dans le language comme outil de communication. Une douleur d’incertitude qui se heurtait à la banalité quotidienne des échanges nécéssaires.

Je reprends “qu’est ce que la philosophie?” Deleuze-Guattari, dans le mille. Etrange comme ces mots me sautent au yeux aujourd’hui, me sautent à l’esprit avec clarté alors qu’ils répondent justement à mes questions du moment. Etrange comme je pensais les avoir compris, mais comme je n’en avais pas saisi les enjeux auparavant.
pour un résumé un poil sec, voir ici un article de Carole Maigné pour la revue Sciences Humaines.

En lisant un texte philosophique, dois-je m’arrêter à ce que je ne suis pas certaine de comprendre dans le sens de la pensée de l’auteur ou puis-je m’accorder le droit d’interprétation/appropriation? Pour tout cela, Mille Plateaux avec sa poésie pensumatique a été salvateur, ne me laissant pas le choix que de m’approprier une pensée, suivre mon fil sur l’ouvrage tissé de leurs mots.
Quid de Foucault, vu par…

Foucault - 0

Thursday, January 8th, 2009

Il y a une douzaine d’années, Monsieur O me faisait l’amitié de me laisser publier la machine à gazouiller (Deleuze Guattari et l’underground) sur un mien site mignonnet de l’époque. Aujourd’hui Monsieur O est entré dans la cour des grands, en fanfare, devenant éditeur en nom propre, et lançant une collection de philosophie illustrée, pour le moment aussi excitante que réussie: le sens figuré. Les deux premiers opus, L’humanisme de Michel Foucault, et Spinoza par les bêtes sont, c’est la moindre des choses de le dire, magnifiques. Tout m’emballe. C’est beau, c’est bien fait, et on a l’impression d’en ressortir plus intelligent.
couvmfthumb.jpgDonc pour commencer, Foucault. Je vais oser dire que je n’ai jamais été bien loin dans ceux que j’avais essayés. Une occasion de m’instruire, c’est ce que j’ai pensé en ouvrant “l’Humanisme de Michel Foucault” (voir les premières pages). Un recentrage essentiel, voilà ce que j’y ai trouvé.
Je voudrais donc résumer/extraire pour moi, pour conserver l’enchainement des idées.
Le plus étrange c’est que tout ça résonne d’une drôle de manière avec la mémétique (qui est en train justement de me phagocyter l’esprit).