Archive for the 'mèmetique' Category

mèmes dans les orties -3

Sunday, March 15th, 2009

(10 jours de silence blogguesque, je suis contrite)
Suite du résumé de Quelle sorte d’humanité après l’individu, suite de l’intervention de JM Besnier. De son point de vue de philosophe, la mémétique n’est finalement qu’un découpage scientiste du monde pour créer un système explicatif visant à le rendre totalement déterministe, quand bien même il s’agit de chaos déterministe. Il lance le terme de “désanchantement mémétique”. Il termine en parlant des utopies transhumanistes.
(note de moi, pourquoi parler de désenchantement? au contraire ça me donne envie de danser .. l’ultra déterministe me donne des ailes en me libérant de poids culturels conscients/inconscients)
Vient ensuite l’intervention de JP Baquiast. La mémétique en tant que mise en relation par le langage des individus, après que ceux-ci aient été déjà dépossédés de leur autonomie de pensée par le concept de superstructure (par exemple vision marxiste). Réaffirme l’importance pour lui de la notion de substrat neurologique du mème (bien que n’en ayant pas de définition). Reprend l’idée de réplicants technologiques, les tèmes de Susan Blackmore, mais en précisant que selon lui, les 3 sortes de réplicants: gènes, mèmes, tèmes, se répliquent de manière horizontale et verticale. Et comme il est égal à lui-même, il lui est très difficile de ne pas embrayer sur le lobby militaro industriel (le LMI, soit les Etats-Unis, themselves), comme superstructure technologique, anthropologique (les idéaux défendus), phénotopique (des individus qui le composent), et génomique (sur la transmission générationnelle).
Intervention d’Hervé Juvin, économiste, consultant en knowledge management. Lui, parle la révolution anthropologique qui a lieu en ce moment (il a écrit un livre sur le sujet), les corps modernes changent irrémédiablement (par exemple, trivialement dans le rapport au travail de la terre justement), et le rapport au réel y est corrélé. (note de moi: en néorurale cybernétique, ça me donne justement le sentiment de démultiplier les réalités, ou au moins les couches de réalités). Il continue dans une voie bien intéressante, (zut encore un livre à lire!), à noter que l’individuation (il y a du moi partout) forcenée actuelle mène à restreindre l’éventail des choix individuels, à un formatage. Donne en exemple le “droit à la santé” qui pour être globalisé doit aller de pair avec une croissance des interdictions. J’ai bien évidemment constaté mille fois ces paradoxes dans le domaine de la périnatalité. Anecdotes savoureuses sur Ray Kurweil, et son penchant transhumaniste. Il termine sur la technologie au coeur de l’intelligence collective, externalisation des savoirs humains vers les machines.
Parmis les questions finales: l’idée que toute technologie est désormais réplicante, et pour JM Besnier la répétition c’est justement la fin de l’histoire, la mort de l’individu. Ce à quoi Baquiast répond que la répétition darwinienne, munie de mutation est au contraire un monde de réplication, variation, sélection, dont il est à craindre que le changement accéléré ne devienne trop rapide pour l’homme.
.. quelques notes ensuite sur la non-finalité de quoi que ce soit… zat’s about it folks.

faut pas pousser les mèmes dans le orties - 2

Monday, March 2nd, 2009

M^2 explose là je crois. On le vidéoïse dans 20minutes.. et ça blogguise à fond etc.. mais surtout sur le coté *vulgaire* du mème.. c’est sans doute une des stratégies d’expansion qui demande le moins d’énergie.
D’ailleurs, pour satisfaire mon lectorat féminin, une petite photo de Christian Bale as Patrick Bateman, puisqu’il parait que Christian Bale est un de ces mèmes du net.
christian_bale_american_psycho_003.jpg
.. alors que je viens de terminer le livre de Pascal Jouxtel, qu’il y défend, en fin, comme une posture ultime, meta-mémétique, une sorte d’éveil zen…

sinon comme promis, Quelle sorte d’humanité après l’individu ? (et si j’en crois cet article, c’est pour bientôt)
Tout d’abord JM Besnier, prof de Philo à la sorbonne. Parle du livre de Philippe Descola, Par delà nature et culture, celui là, il est dans le tuyau depuis 2 ans, je l’ai bien commencé, mais ai, à l’époque, perdu la concentration nécéssaire, je dois absolument le reprendre, je suis persuadée qu’il apporte un éclairage très novateur. µtime a d’ailleurs fait un post sur Descola récemment. Besnier revient sur le flou de la notion de conscience (que j’ai toujours visée, in fine), et donc de la notion d’humanité. En rajoute une couche sur les “spiritualités orientales assez couramment sollicitées dans le monde des TICS”. en effet; j’ai le sentiment qu’il y a une grande convergence très hétéroclite (techno, philo, reallife developpement personnel) vers les “3 vertues cardinales du bouddhisme: l’impermanence, l’interconnexion, la vacuité“, vers la disparition de la notion d’individu.
Parallèlement, subir la défaillance de la machine humaine en comparaison de la machine artificielle implique la tentation de supprimer de qui justement individue: étapes physiques de la vie. (haha, messieurs encostumés, à qui le dîtes vous, il suffit de s’être interrogé sur les modalités personnelles et sociétales de la fabrication d’un bébé dans son corps et de la mise au monde dudit pour s’en rendre compte)
p6 sur 18- suite au prochain épisode.

faut pas pousser les mèmes dans les orties

Saturday, February 21st, 2009

oui on peut faire plein de jeux de mots débiles avec le mot mème, c’est une des raisons pour laquelle M², le mème des mèmes, a du succès.
Pour faire rapide, au cas où, la mémétique c’est en gros une théorie darwinienne de la culture, avec des mèmes en équivalent des gènes en génétique. Le truc c’est qu’il n’y a pas de théorie unificatrice sur le sujet, ça irait d’une observation neurologique pure et dure, à l’existence d’entités réplicantes dont nous ne serions que les véhicules d’expansion.
Plus d’infos sur le site le site de la société française de mémétique
Bref moi je trouve ça drôlement rigolo, pour l’instant une boutade troublante comme je répondais dans un commentaire récent de ce blog.
Et je continue ici dans l’idée d’être une archive pour moi.
Vu la conférence de Susan Blackmore, une des papesses du genre, outrageusement rentre-dedans, sur le sujet des “mèmes et tèmes”, les tèmes ou mèmes technologique comme entité réplicante du troisième type (qui signerait la fin de l’humanité, brr brr).
Lu Les bases neurales de la croyance religieuse. OK c’est sympa ça me caresse dans le sens du poil. L’hypothèse privilégiée dans cet article étant le cablage bien établi de “la recherche de causes” qui se fourvoit facilement dans la croyance en l’inexplicable, sauf pour quelques êtres supérieurement doués pour la démarche scientifique. Je n’ai pas compris si cette hypothèse avait le bénéfice de recherche récente, en tous cas, ça ne me parait pas extraordinairement nouveau. En revanche, l’hypothèse de Bloom qui est décrite (à lire un de ces 4: Born believers: How your brain creates God) m’interpelle. Je cite l’article: Il suppose que le jeune enfant dispose de deux systèmes de connaissance autonomes, l’un traitant de l’esprit et l’autre des relations avec le monde physique. Il nomme ceci le dualisme de sens commun (common sense dualism). Il s’agirait en fait d’un fonctionnement quasiment défectueux du cerveau. Le cerveau laisserait la partie de lui-même qui commande les comportements quotidiens en relation avec le monde matériel agir de façon mécanique, sans produire d’intentionnalités, tandis que le cerveau cortical, fonctionnant sous le régime de la conscience dite supérieure, tendrait à supposer l’existence de telles consciences chez des animaux et personnes extérieures. Par extrapolation, le cerveau supérieur en viendrait à imaginer que cette faculté consciente puisse se trouver désincarnée et vivre d’une vie propre. J’ai commencé le livre sur l’empathie autour de Berthoz, et cette intentionnalité généralisée m’y fait penser. A voir quand je serai plus avant dans le livre.

Tiens puisqu’on en cause, je retrouve cet article du journal Evolutionary Psychology natural parenting: back to basic infant care, que des choses connues ici, mais c’est bon de le lire dans une revue scientifique.

Lu Quelle sorte d’humanité après l’individu ?, compte rendu d’une discussion lors du 5ième séminaire de mémétique francophone en juin dernier à Paris. (je n’ose pas ne pas préciser que la première difficulté que rencontre la matière memétique en France est son absence de représentation académique). J’ai a-do-ré. (Et ce sera un post suivant, sinon celui-ci ne partira jamais, je l’ai commencé il y a une semaine..)

enfin reçu ces liens dans la liste mamuphi, des séminaires de mathématiques musique et philosophie de l’ircam et l’ens, à laquelle je suis abonnée par pure poésie, soyons clairs, je ne comprends pas le tiers des énoncés des exposés.. mais mais, surprise, ces textes sont presques lisibles, et pour aller de pair avec ce qui précède, offrent une vision non anthropomorphique de la musique (quelle coIncidence ! ) Théoriser un monde-Musique, à la lumière des mathématiques et à l’ombre de la philosophie et Les logiques musicales du rythme.. et tout plein d’autres.
Allez, je vous livre une citation qui aura au moins le mérite d’en faire rigoler quelques uns ” Rien ne matérialise mieux la spécificité de l’écriture musicale que cette marque absolument minimale constituée par la lettre de silence : Œ. Cette lettre représente ce qu’on pourrait appeler le phallus du solfège puisqu’il s’agit là d’un signifiant sans signifié ..“. Bon en seconde lecture, ça m’irrite complètement. Chers amis, pourquoi le phallus, hein pourquoi? Des signifiants sans signifié, ça court les rues. Ce petit goût de psychanalyse gratuite m’est bien aigre. A part ça, c’est quand même plutôt intéressant.

Enfin, tout de même, c’est horrible, depuis que j’ai repris quelque ambition à me déployer intellectuellement, plus je lis des choses, plus j’en découvre que j’ai envie/besoin de lire. Une vie n’y suffira plus !
À bas les humains, vivent les mondes autonome.