Il faut s’y faire. Les adolescents d’il y a 20-30 ans sont maintenant la génération dominante et imposent des modes culturelles qui épellent consciencieusement les années 80, le goût chevillé à la dérive kitch, inculquant à la gen Y de par ici, l’ironie X en totemique premier degré.
Nouvelles Impressions d’Afrique arbore un look odieux à base de t-shirt Motorhead et de jeans serrés/délavés. Ils sautillent, battent de la tête, et ils font aussi des solos de guitares. Ils reprennent DAF et plein d’autres trucs plus machin-metal. Surtout ils font tout ça avec une joie tellement farouche qu’ils se placent d’emblée loin au-delà du bon cheap. Et l’on se dit que tous les concerts devraient convier cette sorte d’énergie rageuse où l’on se fout aussi bien du passé que du futur.
Blurt juste après, je crois que les gens avaient vraiment l’air content.
Felix Kubin, que ce soit dit : ich liebe dich. Ich liebe tout dans son univers mignon grotesque, le performer millimétré en dépit des “little technical devils on each toe” qui reprogramment son synthé ou font ramer le projecteur vidéo, la Ost-germanitude sexy, le Korg directement issu de l’ère atomique, le soviet futuristic opera interprété expressionniste et natürlich la musique : faussement simpliste, hyper narrative, toujours dansante. Et nicht zuletzt, ça faisait longtemps que je n’avais pas été touchée au fond de l’oreille par une voix, dont la suavité apparaît soudain au détour d’une ritournelle féroce.
Pousse-Mousse pratique un ping-pong bruitiste d’où ne manque pas de jaillir un groove tout à fait emballant. Pour les avoir déjà vus à l’oeuvre, je me réjouissais d’assister à une nouvelle prestation. Ils n’ont pas eu le droit de jouer plus d’un morceau. La salle ferme à 3h, c’est déjà pas mal, mais quand même c’était fort dommage.
(toutes les photos : jd)