Archive for May, 2009

Matmos, 21 mai à l’antipode, Rennes.

Monday, May 25th, 2009

En un mot, génial. En deux mots, merveilleusement génial.
matmos3.jpg
Ok, j’ai peut-être une fraicheur inédite due à une très faible fréquence de fréquentation des concerts depuis quelques années, néanmoins, je vais dire que c’est un des concerts les plus passionants que j’ai vu.
Dans la typologie des performances live classées par le rapport des performers au public, je mettrais à un extrème, le groupe charismatique qui se sert de l’audience comme catalyseur de sa propre expérience artistique et à un autre extrème, ceux qui donnent l’impression de faire coopérer le public à une création dirigée. Indubitablement, je classerai Matmos dans la seconde catégorie.

Non pas que nous ayons été conviés à monter brancher débrancher quoique ce soit, mais il est resté tout au long d’une heure et demie passée comme une flèche, une ambiance d’émerveillements partagés, qui me semble assez rare. Comme si nous étions tous, spectateurs, musiciens, les données essentielles d’un même moment musical dont la réussite est le fruit de nos coopérations, à hauteur de nos rôles respectifs.
matmos1.jpgmatmos2.jpg

Pour donner une idée au caz-où, leur page wikipedia les décrit comme de la “pop-concrète”, ce qui me semble plutôt bien senti. Je ne connais pas (pas encore) le disque qu’ils promotionnaient, mais je m’y suis totalement retrouvée, donc entre musique concrète et électro structurante mais d’humeur légère.
Un bonheur. http://www.brainwashed.com/matmos/

Rubiiiiiiiiiiiiiiin

Thursday, May 21st, 2009

non! oui! quoi? alors alors alors, tout à l’heure, j’étais dans un état second de ménagère en réception familiale, à l’approche du repas, et comme, oui, comme oui j’ai un ordinateur sur ma banque de cuisine, si si, enfin c’est aussi le plan de travail du salon, enfin bref, dans un état second, en attente oiseuse d’une fin de cuisson, je check mon aggrégateur de flux , et tombe sur un update rubinsteinerien (site http://www.rubinsteiner.com/ , blog le stéréophile) si si, qui parle des beasties boys, et pareil pour moi, pareil, les Beastie Boys, c’est une grande référence, et je m’y suis mise comme il dit, parfois avec un peu la honte de laisser pénétrer des sons que je ne trouvais pas honorables, et pourtant c’était vraiment bon, alors en commentaire à son post, j’ai écrit bêtement que j’étais d’accord, bêtement, sans réfléchir, sinon j’aurais jamais osé. Et.. no way! si!
Alors Rubin, je dois te dire, si si, grâce à toi, on a fait un beau voyage! Si si. Je vais m’expliquer. C’était en 2006, et on a découvert, rigolote pochette, nom en forme de private joke que nous seuls pouvions comprendre, ce disque : drum-major.jpgRubin Steiner : Drum Major ! A cette époque là, j’étais enceinte du wisigoth, mais j’ignorais alors qu’il n’était pas une petite wisigothe (qui aurait été destinée à un prénom pas croyable d’ailleurs mais pas tiré du Can you spell it bien que ce tître n’ait cessé de nous amuser justement), l’ostrogoth, notre ainé, avait 4 ans, et à cette époque là, on était particulièrement dans la dèche. Et ce disque, je l’ai beaucoup écouté, parce qu’il me donnait une pêche pas possible, très joyeuse et tout, et je faisais beaucoup de route, et enfin la voiture, je dois avouer que c’est un de mes derniers espaces pour écouter la musique calmement, sans faire trente six autres choses en même temps. Bref, ce disque m’a beaucoup accompagnée, toute cette grossesse. Et notamment la chanson Schlaffenwagonnet (ça c’est du titre ! ), qui comprend une ligne, je ne suis même pas sûre que ce soit vraiment le bon texte, mais je l’ai toujours interprétée comme “me & the boyz on a ride to California, can you dig it, can you dig it, can you dig it“. Oui oui, alors je me suis promis qu’on irait, si c’était un petit gars, en Californie, tirer la route américaine, moi et mes gars. Et pourtant raides comme on était ça semblait bien improbable. Et qu’on écouterait Rubin Steiner. Et que croyez-vous qu’il se passa? Et bien nous en fûmes, une grosse année plus tard.. assise sur mes quelques écolos principes, nous avons pris un gros avion, loué une grosse voiture et fait un pas possible voyage au far west, début et fin en Californie, passages dans des déserts ( ce qui était le but initial tout de même ). Et croyez vous que nous y écoutâmes Rubin Steiner ? Hé bien non, j’avais oublié , au moment de partir, ma pile de disques prévus spécialement pour le voyage, including Sonic Youth, bad moon rising (Death Valley 69 avec Lydia Lunch, excusez du peu - oui mes enfants ont l’oreille musicale relativement tolérante - )… A la place, on a pêché avant de s’envoler un ou deux Arvo Pärt, ce qui, dans le genre joyeux, est assez raté. Ce fut néanmoins un merveilleux voyage ; quelques images publiques ici.
Tout ça pour dire, que si je n’avais pas émis ce voeux opportuniste à l’écoute de cette chanson, nous n’aurions peut-être pas osé. So, merci!

foutraque

Tuesday, May 19th, 2009

pas l’temps, pas d’inspirations concentrées..
(pour savoir ce que j’ai fait le 8 mai, c’est ici )
et des bribes de musiques.

cornelius_sensuous.jpgCornelius, Sensuous. [emprunté à la médiathèque (champs libres)] Cornelius (Keigo Oyamada) m’inspire beaucoup de tendresse, de bons moments, à la fois nostalgiques de sensations échappées d’il y a une trentaine d’années, entre les arcs en ciels, Golem 13 et les cloches de l’enfer, mais aussi bien inscrites dans l’instant de l’heure qui va venir bientôt, d’une fin d’après midi d’été, quand la chaleur commence à tomber, et que l’on s’apprête à reprendre son souffle, pas encore en silence, et même parfois très bruyamment, avant la nuit. Comme un jeu musical alimenté par un amour pur et vrai pour la musique elle-même, quelle qu’elle soit. La musique au sens large, avec ou sans majuscule, bonne, moins bonne, ancienne, récente, dépassée, nouvelle, prochaine, mais surtout un amour humble, avec le plaisir pour seule prétention. Il peut certes partir dans toutes les directions, et ça n’a de sens que servi par une grande rigueur d’éxécution et de production. Cela dit, tout dans ce disque là n’est pas également écoutable (par mes oreilles), mais il lui reste une charmante aptitude à la syncope, l’air de rien, qui emporte mon coeur.

pjharvejparish.jpgPJ Harvey + John Parish, A woman, a man walked by. [offert par mon homme qui m’aime] PJ Harvey, j’ai arrêté d’écouter quand elle est devenue la copine de Nick Cave, ça faisait trop pour une seule femme, à encaisser de mon coté. La jalousie est mauvaise conseillère, PJ Harvey est vraiment exceptionnelle, il semblerait que John Parish ait quant-à lui apporté une certaine complexité musicale. Etonnant comme sa voix a changé, ou plutôt s’est étoffée, et belle surprise, a acquis les intonnations sucrées qui faisaient défaut à la jeune fille (j’ai quasiment l’illusion d’entendre Siouxsie sur la première chanson - oui, Siouxsie Sioux a une voix sucrée), non pas que ce soient les plus utilisées dans ce disque d’ailleurs. C’est beau comment en une quinzaine d’années son timbre s’est plus encore dévoilé qu’affirmé. Les titres sont très accrocheurs, je n’en reviens pas de la vitesse avec laquelle je peux me refondre dans ce genre de freakshow glauquicroquignon. Et pourtant ça fait des années que j’ai tué les voix. (J’ai tué les voix des chanteurs d’abord, et ensuite, de manière générale les voix des fictions. Comme si c’était obscène. (réflexion redémarrée d’une récente discussion, blink … in progress).

mais à dire quelque chose d’aussi définitif que ce qui précède, contradiction immédiate, de même que tous ces disques n’ont vraiment rien à voir ensemble a priori.

couv_surveiller2.gifDidier Arnaudet & Jacques Perconte, À surveiller de près, à punir parfois, voir http://editionlebleuduciel.free.fr/surveiller.html . [emprunté à la médiathèque (champs libres)] Avec une accroche toute foucaldienne (trop chic adjectif), je ne pouvais pas éviter d’emprunter ce livre-disque. Beaux textes de Didier Arnaudet, rencontrés par la musique de Jacques Perconte, elle, totalement oval-esque. Très réussi. Jacques Perconte a une petite mine de choses passionnantes pour site, http://technart.net.

divaguations précisions Oval / Microstoria (aka Markus Popp), que je considère comme un paroxysme de la musique électronique expérimentale ( glitch ), pose nécéssairement la question d’être dépassé (depuis une petite dizaine d’années). Oval, à mon sens, a réalisé la relation d’équivalence entre : la vaguelette du bord de mer, transpercée au matin frais du soleil franc, le sable au travers, espace lisse granulosité exquise, et la brique de verre prise dans un mur de béton gris clair, peut-être une pluie au devant, en voile parfois perlé, le ciel descendu à hauteur d’yeux, de la légèreté.
Contemplations identiques, solitude pleine.

divagation contemplation, co-temple pour vénérations muettes, je n’ai pas ce sens de la spiritualité, alors j’invoque une étymologie personnelle: co-template, mêmes gabarits, mêmes traverses intérieures, découvertes projetées sur le paysage, ré-intégrées du paysage.
rester organique.

précisions divagations : succession de hasards naïfs, je retrouve des mots, mes voix divaguent, plus vague que jamais, je roule sans réfléchir.

Tout ceci étant dit, jeudi soir, si tout se déroule selon de diaboliques plans fomentés de longue date dans le plus grand secret, on va voir Matmos à l’Antipode de Rennes. Et ça c’est un sacré morceau de nouvelles.