pas l’temps, pas d’inspirations concentrées..
(pour savoir ce que j’ai fait le 8 mai, c’est ici )
et des bribes de musiques.
Cornelius, Sensuous. [emprunté à la médiathèque (champs libres)] Cornelius (Keigo Oyamada) m’inspire beaucoup de tendresse, de bons moments, à la fois nostalgiques de sensations échappées d’il y a une trentaine d’années, entre les arcs en ciels, Golem 13 et les cloches de l’enfer, mais aussi bien inscrites dans l’instant de l’heure qui va venir bientôt, d’une fin d’après midi d’été, quand la chaleur commence à tomber, et que l’on s’apprête à reprendre son souffle, pas encore en silence, et même parfois très bruyamment, avant la nuit. Comme un jeu musical alimenté par un amour pur et vrai pour la musique elle-même, quelle qu’elle soit. La musique au sens large, avec ou sans majuscule, bonne, moins bonne, ancienne, récente, dépassée, nouvelle, prochaine, mais surtout un amour humble, avec le plaisir pour seule prétention. Il peut certes partir dans toutes les directions, et ça n’a de sens que servi par une grande rigueur d’éxécution et de production. Cela dit, tout dans ce disque là n’est pas également écoutable (par mes oreilles), mais il lui reste une charmante aptitude à la syncope, l’air de rien, qui emporte mon coeur.
PJ Harvey + John Parish, A woman, a man walked by. [offert par mon homme qui m’aime] PJ Harvey, j’ai arrêté d’écouter quand elle est devenue la copine de Nick Cave, ça faisait trop pour une seule femme, à encaisser de mon coté. La jalousie est mauvaise conseillère, PJ Harvey est vraiment exceptionnelle, il semblerait que John Parish ait quant-à lui apporté une certaine complexité musicale. Etonnant comme sa voix a changé, ou plutôt s’est étoffée, et belle surprise, a acquis les intonnations sucrées qui faisaient défaut à la jeune fille (j’ai quasiment l’illusion d’entendre Siouxsie sur la première chanson - oui, Siouxsie Sioux a une voix sucrée), non pas que ce soient les plus utilisées dans ce disque d’ailleurs. C’est beau comment en une quinzaine d’années son timbre s’est plus encore dévoilé qu’affirmé. Les titres sont très accrocheurs, je n’en reviens pas de la vitesse avec laquelle je peux me refondre dans ce genre de freakshow glauquicroquignon. Et pourtant ça fait des années que j’ai tué les voix. (J’ai tué les voix des chanteurs d’abord, et ensuite, de manière générale les voix des fictions. Comme si c’était obscène. (réflexion redémarrée d’une récente discussion, blink … in progress).
mais à dire quelque chose d’aussi définitif que ce qui précède, contradiction immédiate, de même que tous ces disques n’ont vraiment rien à voir ensemble a priori.
Didier Arnaudet & Jacques Perconte, À surveiller de près, à punir parfois, voir http://editionlebleuduciel.free.fr/surveiller.html . [emprunté à la médiathèque (champs libres)] Avec une accroche toute foucaldienne (trop chic adjectif), je ne pouvais pas éviter d’emprunter ce livre-disque. Beaux textes de Didier Arnaudet, rencontrés par la musique de Jacques Perconte, elle, totalement oval-esque. Très réussi. Jacques Perconte a une petite mine de choses passionnantes pour site, http://technart.net.
divaguations précisions Oval / Microstoria (aka Markus Popp), que je considère comme un paroxysme de la musique électronique expérimentale ( glitch ), pose nécéssairement la question d’être dépassé (depuis une petite dizaine d’années). Oval, à mon sens, a réalisé la relation d’équivalence entre : la vaguelette du bord de mer, transpercée au matin frais du soleil franc, le sable au travers, espace lisse granulosité exquise, et la brique de verre prise dans un mur de béton gris clair, peut-être une pluie au devant, en voile parfois perlé, le ciel descendu à hauteur d’yeux, de la légèreté.
Contemplations identiques, solitude pleine.
divagation contemplation, co-temple pour vénérations muettes, je n’ai pas ce sens de la spiritualité, alors j’invoque une étymologie personnelle: co-template, mêmes gabarits, mêmes traverses intérieures, découvertes projetées sur le paysage, ré-intégrées du paysage.
rester organique.
précisions divagations : succession de hasards naïfs, je retrouve des mots, mes voix divaguent, plus vague que jamais, je roule sans réfléchir.
Tout ceci étant dit, jeudi soir, si tout se déroule selon de diaboliques plans fomentés de longue date dans le plus grand secret, on va voir Matmos à l’Antipode de Rennes. Et ça c’est un sacré morceau de nouvelles.