C’est peut-être le deux cent millième article de blog sur le sujet, mais l’enchantement a été tel qu’il doit être écrit ici.
Je ne sais pas quand au juste dans les vingt dernières années, l’exposition aaâârrrtistique est devenue ce produit de consommation de masse totalement intégré à la société du spectacle, toujours est-il qu’au terme d’une queue double (extérieur puis intérieur), nous avons tous été, petits et grands, réellement émerveillés de/dans l’oeuvre d’Anish Kapoor, crée pour la Monumenta au Grand Palais.
Enfin pénétrer dedans. La sensation de bien-être est immédiate : avec surprise aussi euphorisante qu’apaisante, chaleur et lumière douces, Kapoor a dit aimer ce rouge pour son potentiel de noir. Et mon Wisigoth -le plus jeune de mes petits barbares- me fait remarquer qu’on voit tout bleu si on clignote des yeux. Les bruits semblent étouffés mais rebondissent d’echo, d’ailleurs frappe dans tes mains, bientôt les claps se diffusent de groupes en groupes pour terminer en applaudissement général spontanné. L’ombre des verrières du Grand Palais offre une infinité de lignes de fuites à celles des assemblages de la structure elle-même ; nous sommes dans une enceinte protégée, pleins de la liberté initiée visuellement par ces chemins, innondés d’une lumière si douce et enveloppante, je n’imagine pas d’expérience plus utérine (et force est de contaster, donc, que c’est instantannément bon).
Tout emplis de ces sensations, nous avons ensuite passé un long moment à profiter de l’espace autour, coller l’oreille contre le Leviathan et en sentir la sourde vibration, appréhender du dehors ce que nous avions ressenti dedans, juste flaner en profitant de l’endroit dans la compagnie bienveillante de ces choses gigantesques. Je m’en rends compte encore plus en l’écrivant, à quel point il s’est agit d’un grand moment d’intégration sensorielle, kinesthétique, et que cela soit mêlé à une véritable exigence artistique, me semble extrèmement précieux.
Il y prit place aussi une performance de Keiji Haino ainsi que de Charlemagne Palestine !
Damned ! (ai-je juste un minimum les boules de voir tout cela devenu du dernier chic parisien ? génération dominante qu’elle disait…)