white rider

October 7th, 2009

dans la série, j’ai perdu 5 minutes sur Gimp, le cavalier blanc :
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Bon, heu, pour compenser l’inutilité de ce post, un petit trivia dessins animés :

Merci et à bientôt.

de la dématérialisation du cavalier et autres vracs

October 6th, 2009

plus d’un mois sans rien poster, rentrée en vrac de chapeaux de roues

  • j’ai ouvert un compte flickr et je n’y mets que des photos que je réprouve totalement : recadrées, filtrées, putassiérisées. Petites histoires : pour les besoins des illustrations de ce livre que nous finalisons (il est toujours temps de souscrire), je me suis prise une matinée de photos sylvestres. Desquelles j’ai tiré une série d’images, travaillées en filtre Retinex puis désaturées de couleurs. J’aime finalement ces vues qui perdent toute dynamique d’en avoir trop, trop de sollicitations, comme un aplat brut, vif, perçant avant analyse, une texturisation systématique qui correspond parfois au monde, fulgurant. Enfin tant d’humidité et de verdure nuisant rapidement à mon moral, j’ai éprouvé le besoin de m’assêcher un peu la vue, et je suis tombée dans le cliché western
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    jusqu’à la dématérialisation du cavalier qui sous ses quelques pixels active mon imagination.
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  • je me suis brainwashé avec bonheur dans plus de 2000 pages de teenage paranormal romance, histoire de reconnecter avec mon ado intérieure qui n’est jamais bien loin de toutes façons, je n’ai même pas honte.
  • du coup, j’ai pris un Philippe k. Dick a.k.a. Horselover Fat, ça faisait longtemps, là le maître du haut-chateau, délicieuse dédicace “A ma femme Anne sans le silence de laquelle ce livre n’aurait jamais vu le jour”
  • et avons emprunté plein de bons disques, objets d’un futur post, I hope.

patterns = motifs

September 2nd, 2009

Il y a peu, j’ai élucidé la traduction d’un terme que j’employais depuis longtemps presqu’exclusivement en VO : pattern. J’hésitais parfois : structure, dessin, mais le plus souvent je ne prenais même pas la peine de traduire, tant pattern en soi portait un sens bien plus fin que l’un et l’autre. J’ai fini par regarder dans le dictionnaire, j’ai trouvé motif. Et c’est parfait motif.
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J’avais rencontré pattern pour nommer ces choses si spécifiques ( voir par exemple pattern formation / self-organisation sur scholarpedia ), entre ordre et hasard, issus de la turbulence ou du chaos, structure sous-jascente à découvrir, émerveillée. Tout cela est tellement loin, je n’ai plus désormais qu’à en saisir les apparitions dans la vie réele.
alguesbz2.jpgPlus haut à gauche, l’empreinte du courant de marées dans le sable d’un havre. C’est l’équation de Navier Stokes qui modélise cela.
A droite, une algue qui s’étend sur une autre, ou les ailes du papillon (photo de l’homme (pff), clic pour voir en grand, ça en vaut la peine ). papillon.pngCe sont des équations de réaction diffusion qui modélisent ces graphismes.
Quelques lignes de symboles mathématiques, une infinité de motifs contenus dedans.
C’est quelque chose de tout à fait transcendant, je veux dire par là que si je voulais évoquer l’idée du divin, c’est peut-être une des métaphores que j’emploierais pour l’illustrer ; pas tant pour le coté auto-organisation que plus globalement l’abstraction mathématique qui contient l’infinité des réalités. (ou une infinité d’approximations)
Allez, peut-être profiter de la rentrée pour refaire des maths.

un petit bout du monde à moi

August 31st, 2009

(clic pour au besoin voir en grand)

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so many shades of grey (and blue)

August 15th, 2009

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recettes de l’été

August 9th, 2009

so far :

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- peinture à l’ocre (rouge et jaune) du Centre d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de Côte d’Or ;

 

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- ocre rouge + lasure Kreidezeit ;

 

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- bulles géantes ici et ;

 

- gateau à l’amande et ze brownie du Café Clochette.

art ménager

August 7th, 2009

grosdoute.jpg Consécration : pour la première fois de ma vie d’adulte, je reçois un gros catalogue de VPC d’habillement. C’est beau, c’est grand, du Cindy Sherman coincée dans un mode de joviale surprise, en ready made.

August 1st, 2009

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la fiction est l’opium du peuple

July 15th, 2009

J’essaye de réfléchir sur mon malaise à propos de la fiction et des voix. Pourquoi ce sentiment d’indécence. Une première réponse est évidente, il m’a été tellement étonnament difficile de plonger dans la vraie vie des émotions, une fois devenue mère, que les émotions procurées par les fictions diverses me paraissent dénuées de sens, ridiculement dénuées de valeur.. même si je reste la première à m’y laisser prendre bien-sûr, et souvent avec ravissement.
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Ce soir, je découvre via µTime, le cinéaste soviétique Dziga Vertov (lire dans ce billet le manifeste ciné-oeil). Rien vu de lui, mais depuis sa page wikipedia, je reprends cela “Selon Vertov, le cinéma drame est l’opium du peuple. “, j’accorde : la chanson drame, le livre drame, etc..
Fait extraordinaire, je suis récemment allée au cinéma deux fois à une semaine d’intervalle. La première fois pour Departures de Yôjirô Takita, la seconde pour Jaffa de Keren Yedaya. Je suis toujours bon public, mais horriblement snob après la projection. Passer outre cette étiquette que je m’accolle comme une excuse pour qu’on me foute la paix avec mes goûts/dégoûts sans appels, et comprendre pourquoi le premier film m’a fait pleurer alors que je le considère relativement médiocre, et pourquoi le second m’a laissée les yeux secs tandis que je le juge excellent. J’ai d’abord pensé que c’était peut-être une question de rigueur morale si tant est que cela puisse signifier quelque chose en art. Comme une juste position de l’auteur vis-à-vis de son sujet, de ses personnages, une humilité nécéssaire. Et j’ai eu un cas analogue en musique. Pourquoi Seneca, le premier titre de l’album Standards de Tortoise est capable de me mettre dans un état émotionnel intense, comme si je vivais intérieurement le pur coucher de soleil d’un été adolescent, tous les indicateurs poussés au maximum, saturés, et pourquoi avec les mêmes armes instrumentales John Zorn dans The Dreamers me permet lui de passer de l’autre coté du mirroir, d’une manière sèche et tempérée.
Je crois que j’ai là un élément de réponse. Je peux distinguer d’une part les oeuvres qui tiltent les bons neurones, les bonnes connexions, qui font appel en premier lieu à mon vêcu que l’on voudrait universel, est-ce ma sympathie qui est visée ? et d’autre part les oeuvres qui peut-être ciblent les mêmes choses, mais non pas pour activer ma machine émotionnelle, mais pour participer à une construction, qui est, au final, proprement une oeuvre. Je pense que je suis en train de parler d’émotion esthétique, et c’est la première fois que j’en entrevois l’essence. Un peu ce que disait l’homme (pff) dans son commentaire à mon précédent post, retirer l’échafaudage et il reste l’édifice.

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La fiction drame est de l’opium, la fiction expérience constructiviste, du LSD.
Cette histoire d’humilité n’en est pas non plus détachée finalement dans le sens où dans un cas l’artiste met son oeuvre à son service, dans le but par exemple d’émouvoir un public, et dans l’autre c’est bien le contraire, un artiste au service d’une oeuvre, d’une idée. (bien que j’imagine qu’à la base, tout artiste se sente certainement investi d’une oeuvre)
Je ne peux pas dire que l’édifice construit sur l’émotion esthétique est sensé prévaloir sur l’activation de la machine émotionnelle, mais je suis certainement entrée dans une phase où la fiction globalement me semble vaine si elle n’est pas au service de l’esthétique (et merci pour moi, je m’intéresse suffisament aux arts expérimentaux pour avoir une appréhension trèèèèès large de l’esthétique justement). J’ai aussi l’impression de pouvoir extraire désormais, de cette émotion esthétique, une jouissance bien supérieure.
Je me souviens aussi avoir pensé exactement le contraire quand j’avais 15 ans.

Et John Zorn inventa la musique subtile …

June 25th, 2009

Il y a quelques musiciens que j’aime inconditionnellement, même si parfois je m’ennuie à les écouter, ou même si d’autres fois, je trouve que franchement ils abusent, version mal à la tête. John Zorn est peut-être le second d’entre eux, le premier étant Fred Frith, et m’ayant mené justement vers lui via Naked City. Je les aime inconditionnellement parce qu’ils représentent une construction complète, radicalement libre. Ils sont une TAZ(*) à eux tout seul, et pour utiliser un vocabulaire DeleuzeGuattari-correct, ils dessinent de vraies lignes de fuite.
Je collectionne donc les JohnZorneries, plutôt en emprunts parce que le budget nécéssaire serait sinon absolument explosif, les médiathèques en étant en général fort bien pourvues, c’est du moins à mes oreilles un gage de qualité et de snobisme minimal requis lorsque je dois déterminer rapidement mon intérêt à y prendre un abonnement.
Or là, je viens d’emprunter “The Dreamers”, qui fait suite à “The Gift”, découvert l’an passé ou le précédent. Et j’ai la même sidération, John Zorn a inventé la musique subtile. Je ne saurais pas le dire mieux qu’avec cet adjectif, éventuellement un peu plat, mais exact.
Au début, j’entends des morceaux qui pourraient n’avoir que peu de relief justement, de l’exotica facile, du surf jazz un peu cheap, de la musique un poil triviale.. au mieux, ses musiciens étant systématiquement parmis les meilleurs instrumentistes, leur jeu, leur synergie est épatante, la production parfaite. Et puis si, en fait, c’est vraiment complexe si on y prète attention. Et le disque avance, à bercer, surprendre, balancer, c’est bon, en vérité, mais arrive un moment où le sourire disparait. Sans en prendre conscience, j’ai franchi le mirroir, et à ce moment-là, se voir nu-, seul-. Essentiellement seul-. Et ça n’est pas déprimant, au contraire, c’est très beau de se trouver sans artifice, sans chaleur parce qu’elle n’est pas nécéssaire. Sans personne puisque tout ceci est vain de toutes façons, et si le reste du temps, je ris parce que c’est la seule issus à la fin, j’apprécie de me saluer, ontologiquement nue et seule, au delà des émotions. Voilà.
Voilà, ces disques sont incroyables, je penche plus vers The Gift que je connais plus intimement, mais j’ai la certitude que ce n’est qu’une question d’ancienneté.

J’ignore si l’effet est reproductible sur quelqu’un d’autre, mon voisin de bureau qui est aussi le père de mes enfants, à tout hasard, ne partage que mollement mon enthousiasme.

. Tzadik, le label, dont le catalogue est la folle collection que je m’offrirai quand je serai millionnaire.

. J’en profite pour laisser ici quelques liens (pas vraiment kids friendly) vers Maruo Suehiro qui a réalisé pas mal de travaux graphiques utilisés chez Tzadik : son web , une gallerie avec des liens sur des ressources anglophones, l’éditeur français des quelques uns de ses mangas

. Heu, je viens de tomber là- dessus.

(*) en furetant du coup sur les liens à propos des TAZ - Temporary Autonomous Zone, je découvre le site de Hakim Bey sur lequel ses textes sont téléchargeables en version intégrale.

et vrouc

June 15th, 2009

- par un enchainement qui n’amusera personne et qui commence dans la salle d’attente du dentiste, je me vautre avec délectation dans mon premier livre de fiction depuis un bail: Habitus, de James Flint. [ bon allez, si, voilà, je vais quand même l’écrire, il y a une douzaine d’années, j’avais un tout petit site mignon : le pli de la vague, pas beaucoup de contenu, mais certaines choses vraiment bonnes comme le texte de Monsieur O. sur Deleuze Guattari et l’underground, et un article sur la musique électronique japonaise avec une interview de Tetsuo Furudate par Jerome Schmidt et un complice. Or j’ai découvert en ouvrant un nouvel obs dans la salle d’attente du dentiste, que J. Schmidt (qui par ailleurs a fait plein de trucs très interessants) est aussi à la base d’une maison d’édition : Inculte - quel concentré de futurs éditeurs dans ce petit espace! okok je ne suis pas tout à fait dans la même cour -, au comité éditorial très chic, dont un nom que je connaissais un peu: Claro, le travail duquel j’avais beaucoup apprécié pour La maison des Feuilles, de Mark Z. Danielewski. Il y a avait un forum plutot sympa à propos de ce bouquin-là, modéré/animé par Claro himself pour le versant francophone, qui avait un peu parlé de ses autres traducs, dont James Flint. J’avais alors acheté Habitus, et aussi tenté ma chance sur Pynchon. Mais pas encore eu la bonne dose de courage/concentration pour m’y plonger. Quelques années plus tard, envie de retenter le coup d’un bon gros roman, ben je ne suis pas déçue ! ] [ Est-ce l’âge ou ma sous-culture est vraiment en train de devenir dominante ?]

- avons attéri un peu par hasard là: campagn’art 4 organisé par l’association on lâche rien sauf les chiens, le week end dernier.. ostrogoth bondissant de joie et de liberté, wisigoth qui s’est lié d’amitié avec un renard empaillé placé dans un bosquet, et a terminé en meitai dans mon dos pour écouter Betty Ford Clinic tout à fait sympathiques. Le plus drôle est qu’il n’était pas le seul petit drôle en porté bébé… [Est-ce l’âge ou … ? ]

- végétation partout d’une incroyable luxuriance, avec le vent fort des derniers temps pourris, toutes ces masses soudains mobiles, de la gravité dans le printemps. [version haiku : vent fort au printemps / luxuriance en mouvements / soudaine gravité ] . quelques éléments de la faune locale sur le flickr de monhomme.

- aperçu d’un certain genre paradis http://456.im/wp/about/ [ si quelqu’un a envie de lancer ça avec en plus un espace dédié aux enfants, je m’associerai avec joie, on peut même faire ça chez moi ]

 

- les deleuzeguattarivitesseinfinie et nietzscheléveillé sortent ces jours-ci au sens figuré, et il faudrait vraiment que je termine mes petits résumés du Foucault avant de m’y plonger, parce qu’en plus les juicy bits sont vraiment les prochains, ceux qui m’ont donné l’urgence d’en conserver des traces ici.

- bref, pas grand-chose, juste histoire de ne pas abandonner ce blog.

Matmos, 21 mai à l’antipode, Rennes.

May 25th, 2009

En un mot, génial. En deux mots, merveilleusement génial.
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Ok, j’ai peut-être une fraicheur inédite due à une très faible fréquence de fréquentation des concerts depuis quelques années, néanmoins, je vais dire que c’est un des concerts les plus passionants que j’ai vu.
Dans la typologie des performances live classées par le rapport des performers au public, je mettrais à un extrème, le groupe charismatique qui se sert de l’audience comme catalyseur de sa propre expérience artistique et à un autre extrème, ceux qui donnent l’impression de faire coopérer le public à une création dirigée. Indubitablement, je classerai Matmos dans la seconde catégorie.

Non pas que nous ayons été conviés à monter brancher débrancher quoique ce soit, mais il est resté tout au long d’une heure et demie passée comme une flèche, une ambiance d’émerveillements partagés, qui me semble assez rare. Comme si nous étions tous, spectateurs, musiciens, les données essentielles d’un même moment musical dont la réussite est le fruit de nos coopérations, à hauteur de nos rôles respectifs.
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Pour donner une idée au caz-où, leur page wikipedia les décrit comme de la “pop-concrète”, ce qui me semble plutôt bien senti. Je ne connais pas (pas encore) le disque qu’ils promotionnaient, mais je m’y suis totalement retrouvée, donc entre musique concrète et électro structurante mais d’humeur légère.
Un bonheur. http://www.brainwashed.com/matmos/

Rubiiiiiiiiiiiiiiin

May 21st, 2009

non! oui! quoi? alors alors alors, tout à l’heure, j’étais dans un état second de ménagère en réception familiale, à l’approche du repas, et comme, oui, comme oui j’ai un ordinateur sur ma banque de cuisine, si si, enfin c’est aussi le plan de travail du salon, enfin bref, dans un état second, en attente oiseuse d’une fin de cuisson, je check mon aggrégateur de flux , et tombe sur un update rubinsteinerien (site http://www.rubinsteiner.com/ , blog le stéréophile) si si, qui parle des beasties boys, et pareil pour moi, pareil, les Beastie Boys, c’est une grande référence, et je m’y suis mise comme il dit, parfois avec un peu la honte de laisser pénétrer des sons que je ne trouvais pas honorables, et pourtant c’était vraiment bon, alors en commentaire à son post, j’ai écrit bêtement que j’étais d’accord, bêtement, sans réfléchir, sinon j’aurais jamais osé. Et.. no way! si!
Alors Rubin, je dois te dire, si si, grâce à toi, on a fait un beau voyage! Si si. Je vais m’expliquer. C’était en 2006, et on a découvert, rigolote pochette, nom en forme de private joke que nous seuls pouvions comprendre, ce disque : drum-major.jpgRubin Steiner : Drum Major ! A cette époque là, j’étais enceinte du wisigoth, mais j’ignorais alors qu’il n’était pas une petite wisigothe (qui aurait été destinée à un prénom pas croyable d’ailleurs mais pas tiré du Can you spell it bien que ce tître n’ait cessé de nous amuser justement), l’ostrogoth, notre ainé, avait 4 ans, et à cette époque là, on était particulièrement dans la dèche. Et ce disque, je l’ai beaucoup écouté, parce qu’il me donnait une pêche pas possible, très joyeuse et tout, et je faisais beaucoup de route, et enfin la voiture, je dois avouer que c’est un de mes derniers espaces pour écouter la musique calmement, sans faire trente six autres choses en même temps. Bref, ce disque m’a beaucoup accompagnée, toute cette grossesse. Et notamment la chanson Schlaffenwagonnet (ça c’est du titre ! ), qui comprend une ligne, je ne suis même pas sûre que ce soit vraiment le bon texte, mais je l’ai toujours interprétée comme “me & the boyz on a ride to California, can you dig it, can you dig it, can you dig it“. Oui oui, alors je me suis promis qu’on irait, si c’était un petit gars, en Californie, tirer la route américaine, moi et mes gars. Et pourtant raides comme on était ça semblait bien improbable. Et qu’on écouterait Rubin Steiner. Et que croyez-vous qu’il se passa? Et bien nous en fûmes, une grosse année plus tard.. assise sur mes quelques écolos principes, nous avons pris un gros avion, loué une grosse voiture et fait un pas possible voyage au far west, début et fin en Californie, passages dans des déserts ( ce qui était le but initial tout de même ). Et croyez vous que nous y écoutâmes Rubin Steiner ? Hé bien non, j’avais oublié , au moment de partir, ma pile de disques prévus spécialement pour le voyage, including Sonic Youth, bad moon rising (Death Valley 69 avec Lydia Lunch, excusez du peu - oui mes enfants ont l’oreille musicale relativement tolérante - )… A la place, on a pêché avant de s’envoler un ou deux Arvo Pärt, ce qui, dans le genre joyeux, est assez raté. Ce fut néanmoins un merveilleux voyage ; quelques images publiques ici.
Tout ça pour dire, que si je n’avais pas émis ce voeux opportuniste à l’écoute de cette chanson, nous n’aurions peut-être pas osé. So, merci!

foutraque

May 19th, 2009

pas l’temps, pas d’inspirations concentrées..
(pour savoir ce que j’ai fait le 8 mai, c’est ici )
et des bribes de musiques.

cornelius_sensuous.jpgCornelius, Sensuous. [emprunté à la médiathèque (champs libres)] Cornelius (Keigo Oyamada) m’inspire beaucoup de tendresse, de bons moments, à la fois nostalgiques de sensations échappées d’il y a une trentaine d’années, entre les arcs en ciels, Golem 13 et les cloches de l’enfer, mais aussi bien inscrites dans l’instant de l’heure qui va venir bientôt, d’une fin d’après midi d’été, quand la chaleur commence à tomber, et que l’on s’apprête à reprendre son souffle, pas encore en silence, et même parfois très bruyamment, avant la nuit. Comme un jeu musical alimenté par un amour pur et vrai pour la musique elle-même, quelle qu’elle soit. La musique au sens large, avec ou sans majuscule, bonne, moins bonne, ancienne, récente, dépassée, nouvelle, prochaine, mais surtout un amour humble, avec le plaisir pour seule prétention. Il peut certes partir dans toutes les directions, et ça n’a de sens que servi par une grande rigueur d’éxécution et de production. Cela dit, tout dans ce disque là n’est pas également écoutable (par mes oreilles), mais il lui reste une charmante aptitude à la syncope, l’air de rien, qui emporte mon coeur.

pjharvejparish.jpgPJ Harvey + John Parish, A woman, a man walked by. [offert par mon homme qui m’aime] PJ Harvey, j’ai arrêté d’écouter quand elle est devenue la copine de Nick Cave, ça faisait trop pour une seule femme, à encaisser de mon coté. La jalousie est mauvaise conseillère, PJ Harvey est vraiment exceptionnelle, il semblerait que John Parish ait quant-à lui apporté une certaine complexité musicale. Etonnant comme sa voix a changé, ou plutôt s’est étoffée, et belle surprise, a acquis les intonnations sucrées qui faisaient défaut à la jeune fille (j’ai quasiment l’illusion d’entendre Siouxsie sur la première chanson - oui, Siouxsie Sioux a une voix sucrée), non pas que ce soient les plus utilisées dans ce disque d’ailleurs. C’est beau comment en une quinzaine d’années son timbre s’est plus encore dévoilé qu’affirmé. Les titres sont très accrocheurs, je n’en reviens pas de la vitesse avec laquelle je peux me refondre dans ce genre de freakshow glauquicroquignon. Et pourtant ça fait des années que j’ai tué les voix. (J’ai tué les voix des chanteurs d’abord, et ensuite, de manière générale les voix des fictions. Comme si c’était obscène. (réflexion redémarrée d’une récente discussion, blink … in progress).

mais à dire quelque chose d’aussi définitif que ce qui précède, contradiction immédiate, de même que tous ces disques n’ont vraiment rien à voir ensemble a priori.

couv_surveiller2.gifDidier Arnaudet & Jacques Perconte, À surveiller de près, à punir parfois, voir http://editionlebleuduciel.free.fr/surveiller.html . [emprunté à la médiathèque (champs libres)] Avec une accroche toute foucaldienne (trop chic adjectif), je ne pouvais pas éviter d’emprunter ce livre-disque. Beaux textes de Didier Arnaudet, rencontrés par la musique de Jacques Perconte, elle, totalement oval-esque. Très réussi. Jacques Perconte a une petite mine de choses passionnantes pour site, http://technart.net.

divaguations précisions Oval / Microstoria (aka Markus Popp), que je considère comme un paroxysme de la musique électronique expérimentale ( glitch ), pose nécéssairement la question d’être dépassé (depuis une petite dizaine d’années). Oval, à mon sens, a réalisé la relation d’équivalence entre : la vaguelette du bord de mer, transpercée au matin frais du soleil franc, le sable au travers, espace lisse granulosité exquise, et la brique de verre prise dans un mur de béton gris clair, peut-être une pluie au devant, en voile parfois perlé, le ciel descendu à hauteur d’yeux, de la légèreté.
Contemplations identiques, solitude pleine.

divagation contemplation, co-temple pour vénérations muettes, je n’ai pas ce sens de la spiritualité, alors j’invoque une étymologie personnelle: co-template, mêmes gabarits, mêmes traverses intérieures, découvertes projetées sur le paysage, ré-intégrées du paysage.
rester organique.

précisions divagations : succession de hasards naïfs, je retrouve des mots, mes voix divaguent, plus vague que jamais, je roule sans réfléchir.

Tout ceci étant dit, jeudi soir, si tout se déroule selon de diaboliques plans fomentés de longue date dans le plus grand secret, on va voir Matmos à l’Antipode de Rennes. Et ça c’est un sacré morceau de nouvelles.

Foucault (+4) - Les sociétés disciplinaires - La bio-politique

April 29th, 2009

je passe le chapître sur la police, trop déprimant
L’anatomo-politique qui produit les corps dociles, s’articule autour de la bio-politique, dans le sens où le “pouvoir-savoir est un agent de transformation de la vie humaine”.
kabuk.jpg Le pouvoir gère dorénavant l’espèce et non l’individu, avec en dérive finale, le génocide, “rêve des pouvoirs modernes” comme arme de prédilection, le racisme en tant que fonction de mort.
Par la suite, dans le contexte d’un capitalisme qui effectue la transition d’un capitalisme d’accumulation centré sur la production à l’économie néolibérale basée sur la circulation des flux, la rigidité de la société disciplinaire s’avère inefficace. Les formes de contrôle se complexifient (”crise des disciplines”) : “les individus ne sont pas disciplinés, ils sont virtuellement contrôlables”.
Cette mutation du pouvoir et de la société disciplinaire va donner lieu à de nouveaux concepts: la notion de gouvernementalité va remplacer celle de bio-pouvoir.