Archive for the 'lego my ego' Category

gotcha

Thursday, March 3rd, 2011



MARC PICHELIN & CHRISTOPHE CARDOEN

Originally uploaded by Rémi Goulet / Concerts

tiens c’est moi là dans la vidéo, assise au milieu, peut-être bien au moment où je suis en train de me demander si en plus d’abimer mon audition, je suis en train d’infliger des dommages irréversibles à mes yeux… mais en fait, c’était vraiment très bien (and all is fine).


(beaucoup de jolies photos sur le stream de Rémi Goulet)

Tout et plus encore !

Tuesday, February 22nd, 2011

tout et plus encore

Voilà, il sort : Tout et plus encore, de David Foster Wallace ! Je suis über proud d’avoir un iota participé à l’aventure de la traduction, superbe, de Thomas Chaumont.
Je dis par là tout le bien que je pense de ce livre.

les muffins au chocolat les plus rapides de l’ouest

Monday, November 22nd, 2010

oui bon.
En référence au gateau le plus rapide de l’ouest* qui me procura en son temps ma petite heure de gloire locale :
au bain-marie : 200 g de choc + 120g de sucre + 100g de beurre, quand fondu + 4 oeufs + une cuillère à soupe de farine => 20′ à 160°. (pas mortel, mais pourrait le devenir en glissant au centre un très gros carré de chocolat blanc par exemple)
muff_ouest1.jpg

Faudrait aussi qu’en plus de la playlist que j’ai un peu négligée dernièrement (d’façons je ne sors pas d’une période Nymanesque), je compile une foodlist, histoire de conserver la mémoire de la réalisation d’entre autre ces choses-là :
terrine au potimarron (avec en plus des noisettes)
gateau d’automne au potimarron et aux épices

un jour je retournerai voir des concerts (en attendant, je mange du chocolat - et du potimarron).

* au bain-marie : 200g de choc + 50g de beurre + 5 cuillères à soupe de sucre, quand fondu + 2 oeufs + 5 cuillères à soupe de farines => 15-20 minutes th 6/7. Wünderbar et customisable à volonté.

” Toute l’écriture est de la cochonnerie “

Saturday, November 13th, 2010

Artaud, toujours.
Mon premier choc. et s’il n’en reste qu’un, il sera le dernier.
J’ai l’impression d’avoir muri ce passage en moi depuis plus de vingt ans jusqu’à effectivement le rejoindre en conscience.
Fiction fiction, littérature, poésie, je n’en peux toujours plus.

autre Pezner de ma vie par là ->.

gamies

Sunday, November 7th, 2010

Avant d’entrer dans ce batiment-là :
dino_450.jpg
je suis passée devant les ailes de cryptogamie et de phanérogamie ; j’apprends donc qu’il s’agit de l’étude des plantes dont les organes de reproduction sont cachés pour le premier et apparents pour le second.
Un petit zoom au dessous (il suffit aussi de cliquer sur celle au-dessus pour explorer les détails, et non, je n’ai toujours pas honte d’utiliser encore les mêmes filtres putassiers).
dino_face_450.jpg

Tout cela n’ayant absolument rien à voir avec l’hétérogamie, l’homogamie, l’hypo ou encore l’hypergamie.
À part ça, j’ai écouté Michael Nyman tout l’après-midi, et même Motives for writing de Wim Mertens que je connais encore par coeur, 15 ans après que j’aie définitivement mis mon (gros) lot de cassettes au rebut et auquel mon exemplaire de cet album faisait partie, aux cotés de plein d’autres choses dont une certaine part tout à fait oubliable. Et terminé par un morceau terrible de Ornette Coleman terriblement repris par John Zorn (et compagnie). Bonne nuit.

j’adore les groseilles

Friday, October 29th, 2010

J’ai mangé beaucoup de groseilles.
groseilles_450.jpg

Et puis, j’ai pris cette photo
jardin_lion_450.jpg

bottines_450.jpg et j’ai ressorti et ciré ces bottines vieilles de 18 ou 19 ans ainsi que quelques chemises à jabot.
(je savais qu’un jour mon heure viendrait et j’aime bien le mot bottines)

demain je réécoute aaaaaa …….. non tout de même.

2 x une vingtaine de secondes

Monday, October 11th, 2010

JD n’a pas du tout répété et la prise de son est sans soin.
Ce sont mes premières utilisations de kino.
C’est juste un truc que j’avais envie de faire depuis quelques mois.


(là il a carrément honte de son tremolo, moi j’aime bien)

dorures, felafels et rock n’roll

Monday, October 4th, 2010

Dans les années 60 Stockhausen (www.stockhausen.org -web 0.3-, ou sur le site de l’ircam) a pris du LSD, ou peut-être qu’il n’en avait pas besoin, en tous cas, il est allé au Mexique et s’est tapé de terribles hallucinations. Au retour, il a écrit Stimmung que nous avons eu la chance de voir représenté par six solistes vocaux de l’ensemble Sussistinako dans le cadre étonnant du Parlement de Bretagne, à l’occasion du festival Ebruitez-vous de l’association Rhizome.
À lire, un extrait du livret, scanné ci-dessous (clic pour voir en grand), pour présentation de l’oeuvre, avec aperçu des hallus en question :

stimmung1_225.jpgstimmung2_225.jpg

Avec un scénario pareil on aurait pu s’attendre à une soupe merdico-mystique, là c’était parfaitement adorable, malicieux et très planant beau. Personnellement, ça m’a fait penser à du Meredith Monk, mais j’ai souvent la culture musicale à l’envers je crois, à creuser.

Sans lien sauf le fil de cette soirée, puisque je parle aussi cuisine par ici, je suis positivement certaine qu’il va se passer un sacré bout de temps avant que je ne me lasse de ce que l’on peut fast-manger chez Al Saj et que par conséquent mon univers restauratoire rennais s’élargisse. Surtout quand il pleut en continu sur la Bretagne depuis plusieurs jours et que je me pose toujours la même fucking question : qu’est-ce que je fous ici et pas là-bas ?

Soirée parfaitement équilibrée, avons aussi pu voir les deux derniers groupes de “Une pleine brassée de nouveaux espoirs pour hier” organisée par Larsen Commercial, avec Congo : digestion vomitive des pires variet’s et Pousse-Mousse qui swingue très fort. Sueur, machines et Rock n’ Roll.

Mercredi, il y a la nuit américaine autour de Steve Reich pour l’ouverture de Cultures electroni-k 10ième mouture. Pourrai pas y aller, mais ce sera retransmis sur le web : clic par là normalement. Je retiens aussi les wet sounds à la piscine des Gayeulles, et pourquoi pas une folle nuit dansante pour avoir l’impression d’avoir 20 ans à nouveau (ou plutôt 30).

J’applique des filtres putassiers sur des photos de provinciale en virée parisienne.

Monday, May 31st, 2010

possibly perfect soundtrack : pan american, the river made no sound.
13ieme_450.jpg

 

13ieme10_125.jpg13ime2_125.jpg13ieme4_125.jpg

 

13ieme7_167.jpg13ieme3_167.jpg13ieme6_167.jpg13ime5_167.jpg

 

13ieme9_125.jpg13ieme8_125.jpg

Joe

Sunday, May 23rd, 2010

L’actualité cannoise (je veux dire la palme d’or 2010) me permet de réchauffer une vieillerie de plus, millésime 2005. On peut lire (je ne sais pas pour combien de temps encore), la critique du film Uncle Boonmee d’Apichatpong Weerasethakul, Joe pour faire court, et je me dis qu’Azoury pourrait constituer ma dernière raison d’acheter Libé.
Bon sinon, mon petit truc à moi, ça s’appelle Jungle Her ou pourquoi j’ai demandé à mon frère de m’offrir un dvd d’Apichatpong Weerasethakul pour Noël. Cliquer sur l’image ci-dessous, puis cliquer sur jungle, puis sur les images pour passer à la suivante. J’en avais fait une espèce d’impression petit format sur papier semi-cartonné pour mon frère, et ça reflète l’enthousiasme néo-rural néo-robinsonien cotentinois de 6 mois. Not a big deal anyway.
joe.jpg

un golem musical

Friday, May 7th, 2010

Parmi nos tentatives presqu’abouties-mais-pas-tout-à-fait d’écriture de softs musicaux, il y en a une qui aurait dû s’appeler quelque chose comme “genetic ambianthizer”. L’idée de départ était le fruit direct du désir de mêler la création informatique-musicale avec les algorithmes génétiques sur lesquels je venais un peu de travailler, plus précisément, sur des algorithmes de vie artificielle.
L’idée de la vie artificielle est très simple : à partir d’une population dont les individus sont décrits par leur génotype, créer de nouvelles générations en recombinant les génotypes suivant un système de réplication + mutation, un individu ayant de meilleures chances de se reproduire selon son taux d’adéquation à son milieu (la “fitness”). L’efficacité (et la beauté) de ces algorithmes réside dans le fait de réussir à créer de la complexité et faire “émerger” de la nouveauté à partir de ces règles ultra-simples. Hasard et nécéssité, c’est la vie.

“genetic ambianthizer” au départ s’appellait “genrythm” car nous voulions travailler avec des patterns rythmiques. Résultat assez sympa, dépendant surtout de la qualité musicale des fonctions de fitness que nous essayions de définir (tout l’intérêt et la difficulté de la chose), mais ça groovait pas mal, surtout avec des sons de tablâs — l’hypnôse auditive semble toujours très accessible quand on déverse des tablâs en continu.
Ensuite, à la place de sons type boîte à rythme, j’ai voulu injecter des samples “environnementaux”. À tout hasard ce que j’avais sous la main dans notre robinsonnerie cotentine, bruits de ports, de mer, de pas, etc. En dépit de la qualité déplorable de mes acquisitions sonores (pas de sous, pas de matos même minimal, tout très compliqué) et de leur évantail très réduit, je me souviens de quelque chose de plutôt intéressant… et décourageant. Un vrai golem musical… à quoi bon alors …. à quoi bon créer/écouter de la musique quand on entend cela (et qu’on trouve ça bien) ?
De toutes façons, je code(ais) comme une gougnafière, (contrairement à monsieur qui fait du bon code tout dur), tout ça reste atrocement buggué, et n’a pas une chance de compiler, sauf à s’y remettre sérieusement.
Mais en ce moment, alors que je me concentre (vois/écoute) plus précisément sur les musiques expérimentales, je me dis que mon golem était quand même pas mal, et surtout maintenant que je ressens, en plus, le besoin, la nécéssité du geste. C’est là sans doute que le désir renaît.

(obscur : performativité est un mot qui me poursuit depuis plusieurs mois, depuis la performativité du genre – un jour j’arriverai à lire Judith Butler pour de vrai — , à celle de la maternité — idées glanées au cours de l’édition exténuante mais passionnante de ce livre qui part lundi à l’imprimeur ! fingers crossed — , et enfin plein d’une évidente ampleur pour ce qui est du champ musical)

Bon alors, et après ? Ben après ça va finir par être maintenant.

Wallace, Bolzano, Weierstrass et le paradoxe de Zénon

Tuesday, May 4th, 2010

J’ai la chance d’aider - pour ce qui est de la terminologie et usages mathématiques français - le traducteur de “Everything & more, a compact history of ∞” de David Foster Wallace. Ça me permet la primeur d’un texte vraiment drôle et érudit qui donne des lettres de noblesse rock’n'roll et sexy à l’histoire du concept d’infini en mathématiques. C’est plein de passion et tout-à-fait accessible aux non-matheux, les parties techniques sont soigneusement balisées d’un “Si vous êtes intéressé”. Ceci étant, il arrive parfois que le soucis de vulgarisation desserve, à mon sens, la clarté du propos. C’est l’un de ces points que je voudrais reprendre ici, sans vouloir effrayer quiconque, quelque chose de très très résumé, juste pour mon bien-être spirituel.
Zénon d’Élée (Ve siècle av. J.-C) est un antique trouble-fête grec qui osa aborder de front la question de l’infini tandis que ses contemporains (et leurs descendants) avaient remisé l’idée au rayon néfaste pour la santé mentale.
Parmi les paradoxes de Zénon, prenons celui de la dichotomie : une pierre lancée sur un arbre doit parcourir, avant d’atteindre sa cible, la moitié du chemin qui les sépare, puis encore la moitié de la distance restante, puis la moitié de ce qui reste, etc. Elle doit donc occuper une infinité de positions avant d’atteindre l’arbre, chaque étape se faisant en un temps non nul. Puisqu’on peut toujours diviser le parcours restant en deux moitiés dont la première prend toujours un peu de temps à parcourir, avant de reconsidérer le problème et de recommencer le raisonnement précedent, la pierre ne peut jamais arriver jusqu’à l’arbre. On voit à merveille ici l’intrication de l’infini et du continu, je me souviens encore du délicieux frisson ressenti lorsqu’on m’a enseigné cela : la continuité offrait un espace à toutes les galipettes imaginables.
Entre lui et Cantor (le héraut de l’infini), 23 siècles d’histoire mathématique qui évitent plus ou moins d’aborder le concept, permettant malgré tout, de creuser, petit à petit, une voie à l’intuition. 2300 ans en quète de rigueur aussi, et c’est Bolzano puis Weierstrass, qui, dans l’élan mathématique de leur époque (le 19ème donc), ont donné des définitions sans biais des limites et de la continuité. Wallace utilise la continuité d’une manière pas forcément évidente pour aborder le paradoxe de Zénon, je trouve plus simple de rephraser cela en terme de limite d’une suite infinie, avec la définition rigoureuse (ce qu’il -DFW- n’a pas fait apparemment pour se démarquer des démonstrations approximatives) . La définition “ε, δ” qui est alors “ε, N” de la limite d’une suite infinie c’est la suivante : une suite un tend vers une limite l quand n tend vers l’infini, si pour tout écart de tolérance ε, il existe un rang fini N à partir duquel, pour tout n>N, un est proche de l à ε près.

Reprenons notre pierre et lançons-la contre un arbre. L’expérience nous montre qu’elle met un certain temps pour réaliser son trajet que pour simplifier nous prendrons égal à 1 et confrontons ceci au raisonnement de Zénon. Nous supposons alors qu’elle parcourt la moitié de la distance à l’arbre en un temps égal à 1/2 , le quart suivant en 1/4 puis le huitième ensuite en 1/8 etc. au bout de n itérations, il lui faut 1/2n supplémentaire pour effectuer son petit bout de chemin, son trajet a alors duré (1/2 + 1/4 + 1/8 ….+ 1/2n) sachant que la distance restant jusqu’à l’arbre correspond à un trajet de 1/2n exactement.
Pour prouver qu’on va bien parvenir à la cible malgré la dichotomie, il faut montrer qu’au final l’addition indéfinie de tous ces petits temps tend vers la valeur de 1. On considère la suite des sommes partielles Sn = 1/2 + 1/4 + 1/8 +…+ 1/2n (donc Sn+1 = Sn + 1/2n+1 ) et on veut montrer que lorsque n tend vers l’infini, la valeur de Sn tend vers 1. Telle qu’on a construit la suite Sn, on voit bien que Sn + 1/2n = 1 puisqu’on lui rajoute justement la dernière moitié que l’on s’apprêterait à couper en deux à l’itération suivante. Donc montrer que Sn tend vers 1 est équivalent à montrer que (1-1/2n) tend vers 1 aussi, soit simplement que 1/2n tend vers 0. Ce qui est immédiat avec un tout petit peu d’arithmétique : si l’on veut 1/2n < ε, ε étant voué à devenir aussi petit que nécéssaire, on a : 1/ε < 2n, on passe aux logarithmes on obtient une condition sur n : n > ln(1/ε) / ln(2). Par exemple avec ε = 0.0001, on a n > 13, c’est à dire que pour n > N = 13, Sn est proche au dix-millième de 1. On aura beau rajouter une infinité de petits termes 1/214 + 1/215 + … etc., tout ce que l’on fera c’est de se rapprocher encore et encore de 1 ; les sommes partielles en constituant une approximation que l’on peut toujours ajuster (via N) de manière arbitrairement précise (ε), la somme totale (série) — donc pour l’indice n décrivant l’ensemble (infini) des entiers naturels — valant 1 exactement.
C’est beau, non ?
Bon si vous n’avez rien suivi, pas de panique, il faut quand même à Wallace presque 200 pages pour arriver là.

I was ridin’

Friday, April 23rd, 2010

La route 395 qui longe la chaîne de la Sierra Nevada par l’Est, est un peu comme un long rien Californien, pas glamour pour un sous (j’avais commencé par écrire “un long trou du cul”), mais un de ces grands riens de là-bas qui me feraient me sentir à l’étroit par ici.
La route américaine permet de tout oublier, elle est absolument hypnotique. Paysages traversés, paysages indemnes, quelques poches d’habitats empruntées sur le sauvage, humbles. Tout oublié ou plutôt remis à sa petite place.
Nous avons suivi la 395 depuis la Vallée de la Mort jusqu’à l’entrée Est du parc national de Yosemite, ce qui déjà constitue en soi un gradient thermique tout-à-fait choquant. En chemin, un des meilleurs breakfast de ma vie, pancakes et baies fraiches de la montagne, pendant que le linge tourne dans une laverie automatique attenante au restaurant. Un autre client de la laverie : un authentique “into the wild”, crade avec ses lunettes cassées et son backpack qu’il vient recharger toutes les quelques semaines/mois, pour repartir, là-haut dans la montagne, avec des bouquins.
route395_450.jpg
Amis du banjo, bonsoir. Mercredi, je suis allée voir Elwood & Guthrie ainsi que Eugene Chadbourne, au Mondo Bizarro pour changer (organisation interzones).
Amérique, plus ou moins profonde. Je ne sais pas si ça continue de me faire rêver pour les souvenirs comme celui au-dessus ou par l’impérialisme culturel qui m’a biberonnée à “Sheriff fais-moi peur”.
Will Guthrie, c’est aussi le batteur de The Ames Room dont l’énergie du concert — qui m’avait tant émerveillée – m’a portée un bon moment après ; je reste fascinée par son catalogue de gestes et d’intensités. Elwood était aussi parfait, dans le genre poor lonesome, chant lèvres serrées et banjo qui s’envole. Les deux ensemble pour une “appalachian trance folk music” vraiment épatante.
À part ça, Eugene Chadbourne, c’est vachement bien, mais je crois qu’un concert tous les douze ou treize ans me convient à peu près, c’est pas non plus complètement mon truc.

(p.s.: aimés lecteurs, si vous connaissez une blague interminable qui commence par “I was riding in the Sierra Nevada” (dit avec ce qu’on imagine être un fort accent mexicain), et se termine par “and you ask me if I know Poncho Villa? We had lunch together! “, merci de me prevenir, je me suis toujours demandé si c’était une vraie blague).

Ça me gratouille, ça me chatouille, ça me donn’ des idées

Thursday, April 15th, 2010

Y a putaing 10 ans de ça, nous avions un beau site sur lequel nous nous étions engagés à tout d’abord 3 puis par la suite un peu plus, à poster tous les 15 jours une minute trente de musique homemade, sous GNU General Public License ; la licence art-libre et autres creative commons n’en étaient alors qu’à leurs balbutiements. Ça s’appelait 1′30, ça a duré quelques mois, un an ou plus peut-être ? puis ça a disparu dans les limbes. Les seuls artéfacts encore audibles publiquement sont les morceaux de Gyom hébergés dans un certain Terrier dont je découvre d’ailleurs avec surprise et délices qu’il possède beaucoup d’ouvertures rennaises.
Nous avions de futures vedettes ! qui devinrent ou étaient déjà d’éminents membres de Tsé, Servovalve, Colder, Mainstream Ensemble, Scratoa… (J’en oublie certainement, et quant-à Bertrozen, GAM et Cric ? je serais vraiment contente d’avoir de vos nouvelles si vous tombez par ici !)
Mais depuis, pour nous, comme un grand tunnel, fait à la fois de pharaoniques projets de softs musicaux jamais finalisés et de contingences quotidiennes plus ou moins directement liées à l’élevage de petits barbares.
Et après une autre soirée bruyante et basculante, ça démange de plus en plus de s’y remettre.

Dans 1′30, nous avions aussi une très private joke : Eoyore. À cette époque, quoi que que ce fût de pseudo culturel avait tout intérêt à être japonais. Nous (homme & moi), avions alors décidé de créer un alibi japonais à 1′30. Nous lui avions dégotté un nom issu de notre grand engouement littéraire du moment (et tout à fait éternel soit dit en passant) : Kenzaburō Ōe dont le fils handicapé et musicien était surnommé Eoyore ; nous n’avions pas saisi qu’il s’agissait (d’une transcription japonaise) du nom original de Bourriquet dans Winnie L’Ourson ! Eoyore produisait des haikus musicaux : nous avions divisé la minute trente en trois sections correspondant en durée aux 5/7/5 du haiku poème, l’un de nous préparant les samples qui servaient de base à l’autre pour composer une partie. Nous faisions tout avec la superbe groovit et à l’aide de casques piqués dans des avions qui servaient aussi de micro à l’occasion. À réecouter aujourd’hui ces morceaux, je suis soulagée de les trouver encore globalement à mon goût ! En attendant de mettre en ligne une archive 1′30 un de ces jours, voici les haikus d’Eoyore (en mp3) : haiku1, haiku2, haiku3, haiku7×7.

de Hébron, je me souviens de deux choses

Monday, March 29th, 2010

Un beau jour de 1999 ou 2000, nous avons décidé de faire un tour à Hébron. Pour le fun. Pour le tombeau des patriarches, pour voir comment c’est par là-bas et dire j’y étais.
L’ami M. a encore une plaque d’immatriculation consulaire, ce qui nous ouvre les barrages militaires et les sourires sur place. Arrivés aux abords de la vieille ville, la voiture est vite entourée, propositions de guide, etc. On nous fait signe de nous garer. Nous hésitons. Un homme insiste particulièrement, comme si nous étions en train de décliner une affaire rare : ” Come on, you can bark here, you can bark here ! ”
Dans ma tête, incrédule, immédiatement je ne vois qu’une chose trop grande pour être balayée au prétexte d’inanité : la politesse exotique de l’hôte qui, en signe de bienvenue, cherche à pourvoir aux besoins immédiats de l’invité. Oindre les pieds du voyageur il y a quelques siècles, indiquer la place publique où aboyer sa colère en l’an 2000.
J’ignorais que le son “p” n’existait pas en arabe palestinien. Falestine, je m’imaginais essayer de crier ma petite colère occidentale du mieux que j’aurais pu, par politesse surréaliste.

La seconde chose ? ha oui, dans le shouk, une tête de chameau qui pend à un crochet, son long cou prêt vraisemblablement à être débité en tranches.

http://www.mediapart.fr/club/blog/jamesinparis/230310/amours-occupees
http://www.mediapart.fr/club/blog/naruna-kaplan-de-macedo/260310/minutes-hebron