de Hébron, je me souviens de deux choses
Un beau jour de 1999 ou 2000, nous avons décidé de faire un tour à Hébron. Pour le fun. Pour le tombeau des patriarches, pour voir comment c’est par là-bas et dire j’y étais.
L’ami M. a encore une plaque d’immatriculation consulaire, ce qui nous ouvre les barrages militaires et les sourires sur place. Arrivés aux abords de la vieille ville, la voiture est vite entourée, propositions de guide, etc. On nous fait signe de nous garer. Nous hésitons. Un homme insiste particulièrement, comme si nous étions en train de décliner une affaire rare : ” Come on, you can bark here, you can bark here ! ”
Dans ma tête, incrédule, immédiatement je ne vois qu’une chose trop grande pour être balayée au prétexte d’inanité : la politesse exotique de l’hôte qui, en signe de bienvenue, cherche à pourvoir aux besoins immédiats de l’invité. Oindre les pieds du voyageur il y a quelques siècles, indiquer la place publique où aboyer sa colère en l’an 2000.
J’ignorais que le son “p” n’existait pas en arabe palestinien. Falestine, je m’imaginais essayer de crier ma petite colère occidentale du mieux que j’aurais pu, par politesse surréaliste.
La seconde chose ? ha oui, dans le shouk, une tête de chameau qui pend à un crochet, son long cou prêt vraisemblablement à être débité en tranches.
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December 15th, 2019 at 11:00 am
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