responsabilités

Etonnant comme à divers niveaux, ma notion de responsabilités est chahutée depuis quelques temps.
épisode 1: membre du comité central d’une association axée sur le parentage et qui se veut une bulle hors-consommation, l’idée est lancée de “ne pas susciter le désir de consommation”.
épisode 2: j’écris sur un blog à propos de livres que je n’ai pas forcément compris (DG) ou qui peuvent être dévoyés de manière manipulatoire (Marshall Rosenberg, la CNV). Or la lecture de Mille Plateaux il y a une douzaine d’années, et celle du bouquin de Rosenberg il y en a un peu moins de deux, ont, j’ose le dire, bouleversé ma vie. Le premier me donnant l’impulsion nécéssaire à suivre mes lignes bien que n’ayant pas d’argument rationnel pour les justifier, voire en ne faisant que les suspecter, le second, me permettant, de structurer mes idées pour trouver l’empathie-qui-guérit à la place de la compassion-qui-fait-mal.
épisode 3: j’intègre une petite maison d’édition à la ligne directrice admirable et forte. L’on y discute d’insérer en bas de page, des notes de l’éditeur pour mettre en garde à propos de certains livres cités/ou pratiques décrites qui n’entrent pas dans l’identité morale que l’on voudrait représenter.
D’un point de vue strictement mémétique, je comprends bien que je n’ai aucun intérêt à disséminer les mèmes que je n’approuve pas. Du point de vue de mon éthique personnelle (et pour parler de ça, il faut vraiment que je finisse par le faire ce résumé du Foucault), cela me heurte. D’une part, parce que j’ai fait, au moins par deux fois, l’expérience de m’approprier ce dont j’avais besoin dans un texte pour avancer sur ma petite route sans pour autant endosser, soit parce que je ne pouvais prétendre la maitriser, soit parce que je ne pouvais en ignorer certaines mésinterprétations, toute la pensée d’un auteur. Il peut arriver, en lisant, en discutant, ces mystérieuses résonnances qui subitement rendent limpides des notions qui semblait floues ou inatteignables. D’autre part, parce qu’il me semble que lorsqu’une structure endosse une telle responsabilité, c’est empêcher la personne en bout de ligne de faire l’expérience de la sienne.
Peut-être qu’il n’y a pas de bonne réponse à cela. ou juste l’honnèteté de dire oui mais non, non mais oui.
L’homme me dit que j’ai un style incompréhensible ce soir, p’têt ben qu’oui, mais tant pis.

7 Responses to “responsabilités”

  1. Bérangère Says:

    je crois que l’homme a raison…. C’est marrant quand je t’ai vue tu me semblais bcp plus abordable ;-)

    Si tu dois voir un film de Travelling, c’est ” my father, my lord ”

    et si tu ne l’as jamais vu ” Kadosh ” c’est pas récent mais c’est magnifique…

    le premier se passe à Jéru, le second à T.A

    Shalom !

  2. cb Says:

    si si, en vrai je suis très sympathique.
    et rha, j’ai complètement zappé le festival, et ne sais que faire des gnomes de toutes façons.. en attendant de pouvoir vivre la culture en live, je délire en blog.. enfin je vais voir si je peux me rattraper avant la fin du festival.
    bises à bientôt.

  3. Florence Says:

    Difficile à lire parce que difficile à exprimer ce sens de la responsabilité et du choix individuel - plus ou moins conscient, au(x) quotidien(s) ?

    J’ai dû faire un effort de lecture, peut-être parce que ce mémétisme passe mal de mon côté. Quel mot -concept (je me réfère au plus ancien René Girard si cela a vraiment à voir - réflexion sur le désir mimétique) !
    Ta belle photo d’un champ de maïs pelé houleux d’un autre message sonne autrement pour moi, elle.
    A bientôt,

  4. cb Says:

    @Florence
    je ne connaissais pas René Girard, merci!
    quant-à la mémétique, ce n’est pour l’instant qu’une boutade troublante..
    à bientôt!

  5. Pascale Says:

    Si je te lis, j’ai l’impression que beaucoup de tes interrogations du moment passent dans tes mots (plus à ton su à qu’on insu, comment ça moi aussi je suis floue ce soir ?). “Comité central” ?! Enfin tout ça c’est du consumérisme négatif comme on parle de théologie négative : de la consommation on ne peut rien dire. Ce n’est pas encore en parler.
    Pour quelqu’un qui cherche à raccrocher les idées les unes aux autres pour en faire jaillir de l’être, c’est sûr que c’est frustrant l’interdiction de penser/parler/dire. Reste à voir si ça devient une belle case vide ou un vilain trou noir ?

  6. cb Says:

    ach.. tant que je peux l’écrire avec humour, tout va bien..

  7. Juliette Says:

    Cette question d’éthique personnelle que tu te poses, aucune d’entre nous ne l’a résolue je crois, et ce d’autant que par définition nous avons chacune la nôtre. Pour moi ces discussions et cette réflexion sont vraiment importantes. Alors, s’il te plaît, fais-nous part de tes doutes, de tes avancées, profite que tu n’as pas encore la tête dans le guidon pour t’exprimer ! ;-)